Djelfa : la bataille de Djebel Doum (20 mars 1961), témoin de l’héroïsme des moudjahidine

Djelfa : la bataille de Djebel Doum (20 mars 1961), témoin de l’héroïsme des moudjahidine

La wilaya de Djelfa a commémoré dimanche le 55ème anniversaire de la bataille de Djebel Doum, menée le 20 mars 1961 contre la soldatesque coloniale par les valeureux moudjahidine de la guerre de libération nationale.

Selon les informations recueillies d’archives françaises, transcrites sur la stèle commémorative de cette bataille inaugurée samedi dans la région, la bataille du Djebel Doum a été déclenchée, à l’aube du 20 mars 1961, coïncidant alors avec le jour de l’Aid El Fitr (fête ponctuant le mois sacré de Ramadhan).

Le lieu avait vu, ce jour là, l’arrivée sur place d’une troupe de ravitaillement de la Kasma 56 relevant de la 2eme zone de la 3eme région, issue de la 6eme wilaya historique.

La troupe en question comptait six(6) moudjahidine, dont deux (2) issus de la 2eme  wilaya historique, venus rendre visite  à leurs  familles, dans la région d’Ain Sefra.

Mais, la nouvelle de leur arrivée parvint vite à l’armée française, qui détermina de suite le lieu de chute de la troupe, avant le déclenchement  d’une large opération de ratissage, avec armes lourdes à l’appui, de toute la région, en partant de  Deldoul jusqu’à Sidi Makhlouf à Laghouat.

La troupe de ravitaillement de l’Armée de  libération nationale (ALN) se dirigea alors vers les hauteurs du mont Doum, où ils furent surpris par des hélicoptères ennemis. Bien qu’ils  furent munis  que d’armes légères, les moudjahidine ont réussi à faire tomber  les hélicoptères en question  et à

abattre leurs  équipages,  avec la recuperation  de mitraillettes.

Les moudjahidine Amer Terbakou et Ahmed  exploitèrent les décombres de l’un des avions comme bouclier  contre les forces ennemies.

Menée par le moudjahid Miloud Bachiri, la troupe a  tenté de chercher un lieu plus stratégique  pour  affronter l’ennemi ,  mais elle se heurta, en route,  aux forces françaises venues de Sidi Makhlouf .

S’ensuivit alors une bataille féroce, qui dura de l’aube jusqu’à  la mi-journée.

Les forces ennemies utilisèrent  toute leur force de frappe, soutenue avec des avions qui lançaient des bombes incendiaires, une arme  interdite à l’époque, à l’échelle internationale.

La première victime de ce déluge de feu  furent les deux moudjahidine Amer et Ahmed, qui s’étaient refugiés derrière les  décombres de l’avion,  qui ont complètement brulés, avant  de mourir au champ  d’honneur avec leurs autres compagnons.

Les seuls  rescapés de cet enfer furent le moudjahid  Miloud Bachiri, qui fut arrêté, alors que son compagnon Mebrouk  El Hadj  a réussi, par miracle, à prendre la fuite.

L’héroïsme des moudjahidine durant cette bataille fut relevé par l’ennemi français lui même, dont les journaux de l’époque ont amplement commenté ce choc entre deux troupes aux forces inégalées, qui a tout de même coûté 50 morts à l’armée française.

L’inauguration, par les autorités de Djelfa,  d’une stèle commémorant cette bataille mémorable  est une autre pierre ajoutée  aux multiples hommages rendus à la génération de Novembre, dans  un effort  de préservation de la mémoire nationale et de sa transmission aux générations  futures, ont estimé, sur place, des membres de la famille  révolutionnaire de la wilaya.