Djelfa: les jujubiers en quête d’exploitation par les apiculteurs

Djelfa: les jujubiers en quête d’exploitation par les apiculteurs

Les étendues de jujubiers, utilisées dans la transhumance apicole à Djelfa pour la production de miel de jujubier, sont insuffisamment exploitées dans la wilaya, selon des spécialistes du domaine, qui estiment leur taux d’exploitation à pas plus de 10 %.

Interrogés sur cette « insuffisance » dans l’exploitation des étendues de jujubiers disponibles dans la production de miel, des apiculteurs rencontrés par l’APS ont expliqué que cela est surtout du au nombre « très faible » d’apiculteurs dans la région, conjugué à une « absence » d’esprit d’initiative de leur part, et à l’inexploitation des expériences déjà réalisées dans le domaine.

De nouveaux arrivants dans la filière s’attendent à réaliser « très vite » un bon rendement mellifère, synonyme de gains en argent, « faute de quoi, ils abandonnent au bout de quelques mois d’activité », ont-ils encore déploré.

Selon Noureddine Lahreche, considéré comme le « doyen » de la filière apicole à Djelfa et qui exerce cette activité depuis une cinquantaine d’années, de vastes étendues de jujubiers sont encore inexploitées à Djelfa, nécessitant, selon lui, une forte volonté pour s’engager dans cette activité et intégrer le domaine, au vue de la disponibilité du facteur naturel.

Le jujubier est particulièrement disponible tout au long du couloir allant de Sidi Bayzid à l’Est, vers El Guedid et El Idrissia à l’Ouest, au même titre que dans la région de Hed Shari et les zones rurales de Messaad au Sud, dont notamment Oued Djeddi, considéré comme une zone par excellence de la transhumance apicole et dont le miel est réputé pour être de « trés bonne qualité ».

                        Perspectives prometteuses pour la filière 

Pour M. Lahreche, l’apiculture est en train d’enregistrer un essor à Djelfa, ceci d’autant plus qu’il s’agit d’une « activité non couteuse, nécessitant seulement de la patience, puis ensuite du professionnalisme », a-t-il estimé.

« Il faut surtout commencer par un petit nombre de ruches afin d’acquérir l’expérience qui permettra, par la suite, de développer cet investissement, nécessitant un accompagnement de la part des autres filières agricoles », a-t-il recommandé.

Il a particulièrement préconisé un développement de cette filière chez les arboriculteurs, qui devraient en faire une « activité secondaire », a-t-il suggéré. Car les « apiculteurs se lassent très vite de cette activité à Djelfa, à l’instar de leurs congénères, à l’échelle nationale », a soutenu M. Lahreche.

La wilaya de Djelfa compte 3.195 ruches, concentrées dans les régions de Messaad, Zaafrane, Bouiret Lehdeb et Bennahar, dont la production a été estimée à 152 qx de miel durant la campagne écoulée, selon les données fournies par la direction locale des services agricoles.

En outre, de nombreux apiculteurs nomades de différentes wilayas convergent, à des périodes spécifiques, vers les étendues de jujubiers du Sud de Djelfa, notamment vers la région d’ Oued Djeddi, pour y effectuer leur transhumance.

Au titre des activités promotrices de la filière, la wilaya a abrité, en 2014 et 2015, deux (2) salons dédiés au miel et aux produits de la ruche, à l’initiative du bureau local de l’Association nationale pour le développement agricole et de nombreux partenaires concernés.