Djeriou fustige les attaques « anonymes » contre le travail artistique

Djeriou fustige les attaques « anonymes » contre le travail artistique

Malgré une première place dans le classement des programmes les plus suivis pendant le mois de Ramadan par les Algériens, le feuilleton « Babour Ellouh » ne semble pas faire l’unanimité sur la toile algérienne. Paradoxalement, le succès de la fiction n’a pas été une aubaine pour l’ensemble de ses protagonistes. Les critiques se sont abattues sur ce qui est l’œuvre artistique la plus en vogue en Algérie pour le moment. Une situation qui n’a pas laissé la tête d’affiche, Abdelkader Djeriou, sans réponse.

Dans un entretien accordé au quotidien national « El Watan » l’acteur algérien, interprétant le rôle de Hasni dans la série ramadanesque 2022, s’est montré compréhensif quant à la censure de certaines scènes du feuilleton, « Il faut savoir que la version diffusée sur Echorouk a été expurgée de certaines séquences par rapport à la version originale diffusée par Yara en 2021. Cela a été décidé par la chaîne de télévision justement pour éviter toute polémique. Et c’est son droit le plus absolu lorsqu’on connaît les risques qu’encourent aujourd’hui un média algérien au moindre faux pas. » dit-il avant de signaler un phénomène qui agace de plus en plus la sphère artistique en Algérie, « mais (parlant de la censure) c’était sans compter sur la montée en puissance de courants conservateurs et l’intolérance grandissante sur les réseaux sociaux. » ajoute-t-il.

Le talentueux comédien et metteur en scène qui s’est illustré durant de nombreuses années dans le programme comique baptisé « Journal El Goustou » est revenu sur le quotidien de la production artistique en Algérie, « à chaque fois qu’on réalise des fictions qui reflètent le quotidien algérien, je sens que cela est dérangeant pour certains. Or, le catalogue des chaînes algériennes regorge de programmes étrangers, essentiellement turques, qui contiennent des séquences plus osées que les supposées scènes dans Babour Ellouh, et pourtant, ça ne dérange pas les gardiens du temple de la morale. », déclare-t-il.

Les désagréments ont accompagné le feuilleton

Dans les pages intérieures du quotidien « El Watan », Abdelkader Djeriou s’est livré sur une autre contrariété qui a caractérisé Babour Ellouh, « les services de la surveillance des médias audiovisuels ont convoqué la directrice d’Echorouk suite aux plaintes dont notre feuilleton a fait l’objet. Après l’expertise de l’autorité audiovisuelle, le constat a été clair : les séquences que la chaine Echorouk diffuse sont conformément adaptées aux consignes de l’AVAR. » dit l’acteur connu par son rôle dans le feuilleton Ouled El Hlal.

Cette affirmation n’a pas laissé l’acteur indifférent. En effet, Djeriou pense que « c’est une compagne minutieusement orchestrée et montée de toutes pièces. » explique-t-il car, « il est anormal que des plaintes venues de nulle part prennent un écho dans les couloirs des autorités audiovisuelles. » ajoute-t-il. Finalement, Abdelkader Djeriou a sollicité l’état algérien pour, « préserver la création artistique des mouvances extrémistes et des discours haineux. » finit-il par dire.