Dans un entretien accordé aujourd’hui à l’APS, en marge de la cérémonie d’installation du nouveau président du Conseil national économique et social (CNES), Rédha Tir, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé, que le gouvernement actuel a hérité d’une situation catastrophique sur tous les plans.
Le Premier ministre a révélé qu’au plan national, « l’état des lieux hérité de la gouvernance antérieure traduit de grandes menaces qui continuent de peser sur la situation économique et sociale du pays », faisant savoir que le Chef le l’état et le gouvernement « ont hérité d’une situation catastrophique sur tous les plans ».
« Des institutions et une administration traumatisées par l’ampleur prise par la corruption qui a profondément affecté la sphère politico-administrative et qui a entraîné un accaparement des centres de décisions économiques et financières au profit des intérêts privés. Une situation financière du pays très fragile, marquée par de profonds déséquilibres au plan interne et externe », a encore soutenu le Premier ministre.
Il a affirmé, à ce propos, que les réserves de change de l’Algérie « ont baissé de plus de 116 milliards de dollars entre 2014 et 2019 et que le déficit du Trésor a atteint en moyenne un niveau de 10% du PIB ».
Djerrad a évoqué aussi « un système de retraite en quasi faillite avec des déficits cumulés qui ont atteint, à fin 2019, 2500 milliards de DA et dont le financement est assuré par des avances du Trésor, ainsi qu’une fragilisation de la situation sociale de notre pays à travers les disparités dans le développement des territoires et de graves dysfonctionnements au niveau de l’accès des citoyens aux services publics de base ».
Au volet politique, le Premier ministre a souligné que « le mouvement populaire du 22 février 2019 a amorcé un processus irréversible de construction d’une Algérie nouvelle en rupture avec le système et les
pratiques passées », relevant que « le gouvernement, nommé par le Président Abdelmadjid Tebboune, a inscrit son action dans le prolongement des revendications de ce Hirak du 22 février 2019 à l’action salvatrice, grâce à l’accompagnement et la protection de l’Armée nationale populaire et des services de sécurité ».
« Néanmoins, devant l’ampleur de la tâche et des défis de l’heure, ainsi que devant la gravité de la situation économique et sociale actuelle du pays, il est attendu la mobilisation de toutes les parties pour sortir de cette crise multidimensionnelle, à travers une participation plus active du mouvement populaire principalement, dans la lourde tâche de construction de l’Etat rénové, auquel aspirent tous les enfants de notre pays, car l’Algérie appartient à tous ses enfants », a fait observer M. Djerad.
« De même, qu’il serait plus sage d’atténuer la tendance revendicative et l’occupation excessive de la voie publique, qui ne fait qu’aggraver davantage la situation actuelle sans apporter de solutions concrètes aux différents problèmes auxquels font face les citoyens et citoyennes et ce, d’autant plus que le Président de la République s’est engagé à asseoir un processus d’édification de la nouvelle République sous une matrice constitutionnelle qui consacre une transparence des élections, une réelle démocratie participative, une société civile forte, une classe politique représentative et une presse libre et responsable », a-t-il expliqué.
Il a considéré, à cet égard, que « la sagesse, la compréhension et la mobilisation des forces vives de la nation est la seule voie qui permettrait une solution apaisée en vue d’assurer une sortie d’une crise politique, économique et sociale sans précédent et écarter toutes les manipulations avérées, qui ne sauraient diviser les enfants de ce pays ni attenter à la cohésion nationale du peuple algérien ».