Djezzy : Vimplecom veut discuter directement avec le gouvernement algérien

Djezzy : Vimplecom veut discuter directement avec le gouvernement algérien

Le groupe russo-norvégien Vimplecom qui a absorbé Orascom Telecom Holding de Naguib Sawiris ne désespère pas de pouvoir négocier directement avec l’Etat algérien du sort de Djezzy.

Vimplecom qui a clos définitivement l’opération du fusion-rachat des actifs Wind Telecom de Sawiris pour 6 milliards de dollars, ce qui en fait au prix d’une dette cumulée de 20 milliards de dollars le sixième opérateur mondial, cherche à trouver un arrangement avec le gouvernement algérien. Ce dernier a pourtant réaffirmé de manière constante qu’Orascom Telecom Holding était son seul interlocuteur dans l’opération de rachat de l’opérateur Djezzy, sur lequel l’Etat algérien a décidé d’exercer un droit de préemption. Selon Alexander Izosimov, PDG de Vimplecom et donc propriétaire des actifs d’Orascom Telecom, le dossier Djezzy reste dans le statu quo, il n’est ni pire, ni meilleur.

Le patron de Vimplecom répondait implicitement à des propos de Naguib Sawiris qui a déclaré jeudi dernier qu’il était très pessimiste sur la possibilité de voir Vimplecom mener des pourparlers avec le gouvernement algérien et les réussir. Khaled Bichara, le PDG d’Orascom Telecom a surenchéri en réaffirmant qu’en cas de blocage des pourparlers, il y aurait recours à l’arbitrage international. Au début du mois d’avril, Naguib Sawiris avait annoncé que Vimplecom avait demandé une suspension de la procédure d’arbitrage afin de tenter de négocier une solution amiable avec le gouvernement algérien.

ARBITRAGE SUSPENDU

Dans une déclaration à la chaîne Al Arabiya, Sawiris a indiqué que cette suspension de plusieurs mois avait pour but de donner une opportunité aux nouveaux propriétaires de parvenir à une solution à l’amiable… « On s’est dit que peut-être qu’ils ont des reproches à nous faire car nous sommes égyptiens. Nous espérons que les nouveaux propriétaires auront plus de chance que nous » avait-il déclaré. Ce passage du relais à Vimplecom avait suscité des interrogations sur les raisons qui poussent les dirigeants de Vimplecom à croire que le gouvernement algérien qui a jusque-là refusé de parler avec eux du sort de Djezzy pourrait changer d’avis.

Cette option de discussion avec Vimplecom avait été rejetée récemment, une énième fois, par Karim Djoudi, le ministre des Finances. « Nous avons, en ce qui concerne (le rachat) Orascom Telecom Algérie (OTA), un seul interlocuteur en matière de licence, en l’occurrence OTH », la maison mère d’OTA. Le ministre répondait très précisément à une question sur la possibilité d’associer le nouveau propriétaire d’OTH dans ces discussions.

« LE DIALOGUE AURA LIEU… »

A moins d’une intrusion de la diplomatie russe dans le dossier de Djezzy, rien n’indique que la position de l’Algérie pourrait changer… Sauf si le cabinet chargé d’estimer Djezzy préconise au gouvernement algérien d’autres montages qu’un rachat à 100% de Djezzy.

Il faut rappeler que lors de la visite de Medvedev à Alger, le patron de Vimplecom faisait partie de la délégation, mais que les autorités algériennes n’ont pas changé d’attitude.

La volonté du patron de Vimplecom d’engager des négociations malgré le scepticisme affiché par Sawiris est-elle le reflet d’un possible nouvel engagement de la diplomatie russe dans le dossier ? Difficile d’y répondre.

Mais Alexandre Izosimov a répondu au pessimisme de Sawiris en déclarant : « Tous les commentaires sur le sujet sont des points de vue purement personnels et non des faits… La semaine prochaine nous allons commencer à rechercher le dialogue. Nous n’avons aucune indication que la situation ait empirée et pas d’indications non plus qu’elle se soit améliorée… Nous continuons à penser que le dialogue aura lieu ».