Domestication du chien : s’il est notre ami, c’est grâce à la génétique

Domestication du chien : s’il est notre ami, c’est grâce à la génétique

Comment le chien est-il devenu le meilleur ami de l’Homme ? Grâce à des variations de deux gènes, révèle une étude. Ceci expliquerait la grande sociabilité des chiens et leur domestication, davantage que la socialisation acquise au contact des humains.

  • Selon une étude, deux gènes semblent à l’origine de l’hyper-sociabilité des chiens, facteur clé de leur domestication.
  • Une autre étude récemment publiée suggère que tous les chiens ont une origine géographique commune et que leur domestication daterait de 20.000 à 40.000 ans.

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Des chercheurs des universités de Princeton et d’état d’Oregon se sont concentrés sur l’étude de 29 gènes dans une région d’un chromosome connue pour jouer un rôle dans la sociabilité des chiens. La suppression de deux de ces gènes dans cette même région de l’ADN chez les humains est responsable apparemment du syndrome de Williams-Beuren, une maladie génétique rare caractérisée notamment par des comportements hyper-sociaux et aussi d’autres problèmes de santé.

Chez les chiens, des variations de ces mêmes gènes (GTF2I et GTF2IRD1) paraissent être à l’origine de leur hyper-sociabilité, un facteur clé de leur domestication qui les distingue des loupsdont ils descendent. « Ces résultats pourraient fournir une explication pour les différents comportements observés entre les loups et les chiens qui facilitent chez ces derniers la coexistence avec les humains », avance Bridgett vonHoldt, une biologiste de l’université de Princeton, une des coauteures de cette étude publiée dans Science Advances.

Chez les chiens, des variations de deux gènes (GTF2I et GTF2IRD1) paraissent être à l’origine de leur hyper-sociabilité, un facteur clé de leur domestication qui les distingue des loups dont ils descendent. © MelleVaroy, Istock.com

La sociabilité des chiens et des loups étudiée

Pour cette recherche, ces chercheurs ont combiné des études génétiques et de comportements de seize chiens et de huit loups gris apprivoisés en captivité. Pour ce faire, ils ont analysé l’ADN et les comportements de ces animaux ainsi que différentes données provenant d’études effectuées sur une variété de races canines.

Pour évaluer les comportements des chiens et des loups, les auteurs les ont soumis à différents exercices pour tester leur degré de sociabilité ainsi que leurs capacités à ouvrir des boites pour accéder à des friandises, seuls ou en présence d’un humain qu’ils n’avaient jamais vu auparavant.

Fait intéressant, les chiens ont fait preuve d’une attention accrue à des stimulations sociales et manifesté de l’intérêt pour les humains étrangers, passant une plus grande partie du temps pendant les tests à regarder la personne quand elle était présente, comparativement aux loups qui l’ignoraient.

Ces travaux marquent une première avancée dans ce champ de recherche génétique difficile consistant à trouver l’origine de comportements complexes, juge Bridgett vonHoldt. Pour le biologiste Adam Boyko, de la faculté vétérinaire de l’université Cornell, expert de la génétique canine, cette recherche est « vraiment intéressante et importante. Cela pourrait être l’une des premières études à avoir pour la première fois identifiée des variations génétiques spécifiques qui ont été importantes pour transformer des loups en chiens », estime ce scientifique qui n’a pas participé à la recherche. Mais, a-t-il estimé, l’étude a porté sur un petit nombre d’animaux, il faudrait donc faire des recherches sur un groupe plus grand et plus divers de chiens pour confirmer ces résultats.