L’Algérie a récemment levé la suspension des opérations de domiciliation bancaire pour le commerce extérieur avec l’Espagne, un geste marquant dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays. Cette décision intervient après plus d’un an de gel, depuis que l’Algérie avait rompu, le 8 juin 2022, le « Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération » avec l’Espagne. Cette mesure faisait suite au rappel de l’ambassadeur algérien en mars 2022, réaction au « brusque revirement » de Madrid sur la question sahraouie, un sujet hautement sensible pour l’Algérie.
L’Algérie reprend les échanges commerciaux avec l’Espagne via le réseau bancaire
Le 9 juin 2022, au lendemain de la suspension du traité, l’Algérie avait pris des mesures immédiates, interdisant les domiciliations bancaires pour les transactions commerciales avec l’Espagne, qu’il s’agisse d’importations ou d’exportations de biens et services. Seul le secteur gazier, vital pour l’économie espagnole, avait échappé à cette suspension, garantissant la continuité des approvisionnements en gaz algérien, dont l’Espagne est fortement dépendante.
La levée de cette restriction marque un tournant pour les entreprises algériennes et espagnoles, jusqu’alors contraintes de chercher des alternatives pour commercer. Les entreprises algériennes pourront désormais utiliser le réseau bancaire pour importer des produits espagnols ou exporter vers le marché espagnol, facilitant ainsi les transactions et réduisant potentiellement les coûts et les délais logistiques engendrés par l’interdiction.
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Cette décision pourrait être interprétée comme un signe d’apaisement dans les relations diplomatiques entre Alger et Madrid. Toutefois, le contexte reste marqué par une certaine prudence. L’Algérie continue de surveiller de près la politique espagnole au Sahara Occidental, une région qu’elle considère comme cruciale dans sa diplomatie régionale.
Pour les opérateurs économiques, cette reprise représente une opportunité de renouer avec un partenaire commercial important, l’Espagne étant un des principaux partenaires de l’Algérie en Europe. Elle laisse également présager un possible retour à une relation plus fluide et moins tendue entre les deux pays, même si des incertitudes subsistent quant à la stabilité de cette reprise dans le contexte géopolitique actuel.
Les banques algériennes suspendent les domiciliations d’import-export avec la France
Les relations économiques entre l’Algérie et la France viennent de subir un coup dur. Depuis mardi, les banques algériennes ont cessé de traiter les opérations de domiciliation liées aux importations de produits en provenance de France. Cela signifie que les entreprises algériennes ne pourront plus utiliser le réseau bancaire national pour financer leurs achats de biens français. Cette décision, aux répercussions potentiellement significatives, marque un tournant dans les échanges commerciaux entre les deux pays.
Cette mesure ne se limite pas aux importations. Les exportations vers la France sont également touchées, les banques refusant désormais de traiter les transactions vers ce pays. En pratique, les entreprises algériennes, qu’elles soient importatrices ou exportatrices, devront trouver d’autres moyens pour continuer leurs activités commerciales avec la France.
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🔴🇩🇿🇫🇷 L’Algérie suspend les importations et exportations avec la France via son système bancaire.
Les banques algériennes ne traiteront plus les domiciliations d’importation de biens provenant de France/d’origine France. Cela veut dire que les entreprises algériennes ne… pic.twitter.com/eVDGDFiKzx
— UA. (@UnionAlgerienne) November 6, 2024
Cette décision, qui prend de nombreux acteurs économiques de court, pourrait répondre à des tensions diplomatiques ou des décisions stratégiques de souveraineté économique. L’impact pour les entreprises algériennes dépendant de produits français pourrait être immédiat et significatif, avec un risque de pénurie de certaines marchandises et un renchérissement des coûts pour celles qui cherchent à diversifier leurs sources d’approvisionnement.
À ce stade, les autorités algériennes n’ont pas encore commenté cette mesure. Pour les entreprises concernées, l’enjeu est désormais de trouver des alternatives pour garantir la continuité de leurs activités.