Les relations diplomatiques entre l’Algérie et l’Espagne traversent une période de froid et de vives tensions depuis le changement de position du Gouvernement espagnol concernant le dossier Sahraoui, une position en faveur du projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.
Intervenant hier lors des travaux de haut niveau de la 77ᵉ session de l’Assemblée Générale (AG) de l’ONU, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a, de nouveau, évoqué le dossier sahraoui.
En effet, lors de son allocution au siège de l’ONU, Pedro Sanchez a affirmé que « l’Espagne soutenait une solution politique mutuellement acceptable dans le cadre de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité en ce qui concerne le Sahara occidental ».
En outre, le Chef du gouvernement espagnol a réitéré « l’appui total » de l’Espagne aux efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura. Et ce, afin de reprendre le processus des négociations entre les parties. De plus, il a rappelé l’engagement de son pays au profit des réfugiés sahraouis.
« L’Espagne continuera également à soutenir la population sahraouie dans les camps de réfugiés comme elle l’a toujours fait, en tant que principal donateur international d’aide humanitaire dans ce contexte », a encore assuré Pedro Sanchez.
Depuis plusieurs mois, le climat est tendu entre Alger et Madrid
Depuis mars dernier, de vives tensions diplomatiques animent les relations entre l’Algérie et l’Espagne. Cette crise est intervenue suite au changement de position annoncé par Madrid concernant le dossier du Sahara occidental.
En effet, l’Espagne avait publié un communiqué apportant publiquement son soutien au projet d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Pour Alger, ce revirement est injustifiable et est en violation avec la légalité internationale, contribuant directement à la dégradation de la situation au Sahara Occidental et dans la région.
Crise Algérie – Espagne : Madrid joue l’apaisement
En août dernier, le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avait exprimé son souhait de se rendre en Algérie. S’exprimant au cours d’une réunion sur la question de l’énergie tenue à Berlin (Allemagne) en présence du chancelier allemand, Olaf Scholz, Pedro Sanchez avait fait part de son envie d’être celui qu’on désignerait pour le déplacement à Alger.
Alors qu’Alger a renoué et renforcé ses relations avec Paris et Rome, Madrid se retrouve au pied du mur, notamment à cause du chaos énergétique que traverse l’Europe actuellement en raison de la guerre en Ukraine. Face à ce contexte, l’Espagne redoute l’approche de la saison hivernale en l’absence de nouveaux contrats gaziers avec l’Algérie.
D’ailleurs, c’est la raison qui pousse Madrid à faire les yeux doux à Alger et jouer la carte de l’apaisement dans l’espoir de renouer les relations. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, avait affirmé que « l’Espagne aura toujours de magnifiques relations avec l’Algérie ainsi qu’avec le Maroc ».