«La loi de finances 2016 appauvrirait davantage les plus démunis et enrichirait les mieux nantis», a estimé le secrétaire général du mouvement Ennahda à l’ouverture de la conférence régionale des élus du parti, tenue hier au centre culturel Ibn-Badis (ex-UP) de Constantine.
Devant les élus de la région Est du pays, Mohamed Douibi qui a qualifié la loi de finances 2016 de «code pénal partial» qui aggraverait les souffrances de la population, s’est néanmoins félicité de la dynamique insufflée par les débats qui ont marqué cette joute parlementaire qui s’est prolongée au-delà de l’hémicycle pour être relayée par la société.
Une première, note-t-il, dont le mérite revient aux députés de l’opposition et, voire même, une fraction des élus du parti de la majorité, le FLN en l’occurrence. «Une loi d’échec qui dénote une faillite cinglante au sommet de l’Etat», poursuit le secrétaire général d’Ennahda qui prédit des répercutions aussi drastiques que dramatiques dès l’entrée en vigueur des nouveaux textes en janvier 2016.
Douibi, qui décèle une gêne particulière du pouvoir algérien conséquemment aux remous provoqués par la première mouture de cette loi, affirme que cette dernière satisfait, contente les détenteurs de gros capitaux et porte un coup terrible à la dimension sociale de l’Etat algérien, laquelle a été consacrée dans la déclaration du 1er Novembre 1954.
Le chef de file d’Ennahda se prémunit, par ailleurs, d’afficher un quelconque alignement de sa formation sur quelque position que ce soit en rapport avec l’actualité politique qui préfigure selon lui, des guerres intestines à la maison du pouvoir, révélatrices celles-ci, de sa propre ruine.
Douibi laisse planer, par contre, des suspicions sur l’adoption par la Chambre haute de la loi amendant et complétant le code pénal criminalisant les violences faites aux femmes. Il y voit une volonté d’atteinte à la cohésion sociale et une attaque manifeste contre son noyau : la cellule familiale, jugeant la démarche en tant qu’allégeance et soumission aux désirs d’ONG internationales.
K. G.