Le président du conseil national de l’ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani a souligné que la réapparition d’une épidémie de choléra dans le centre de l’Algérie renseigne sur un manquement en matière de prévention. «Nous n’avons pas fait ce qu’il fallait», a-t-il déclaré.
Intervenant hier lors de l’émission L’invité de la rédaction de la chaine 3 de la Radio algérienne, le Dr Bekkat a qualifié cette affection de «maladie des mains sales» résultant, dit-il d’une «prévention» de la part des autorités sanitaires. «C’est une maladie oubliée de la part des praticiens», a-t-il dit et c’est la cause du retard dans le diagnostic de cette maladie dès son apparition apparemment.
A rappeler qu’en un mois, l’épidémie aura frappé 83 personnes et provoqué la mort de deux d’entre elles, sur un total de 217 cas suspects, selon le bilan effectué le 5 septembre par l’institut Pasteur d’Algérie.
Insistant sur le fait que cette maladie soit liée à un environnement dégradé, l’intervenant n’a pas manqué de fustiger les comportements inciviques des citoyens.
Par cette occasion, le président de l’ordre des médecins pointe du doigt les autorités locales et les bureaux d’hygiène en particulier «qui ne maîtrisent ni ne contrôlent suffisamment leur environnement». Il estime par ailleurs que «notre système de prévention est à l’arrêt» d’où la nécessité de réagir au plus vite.
S’agissant de la création d’une Agence de veille sanitaire, cette recommandation a été oubliée dans la loi sanitaire adoptée récemment à son grand regret, car «une telle structure est importante pour déterminer la notion de risque en étudiant et en anticipant toutes les situations de propagation des maladies épidémiques et décider des conduites à tenir lors de leur éventuelle apparition», a-t-il expliqué.
Le Dr Bekkat qui a toujours plaidé pour la création d’une agence nationale de veille sanitaire avec l’objectif de contrôler et de faire face aux épidémies à transmission hydrique et aux épidémies infectieuses dangereuses, appellera par l’occasion à décentraliser les moyens de prévention et de lutte, à travers la création d’agences régionales de santé.
Lors de son intervention, il relèvera, la réapparition d’autres pathologies à l’exemple de la rougeole mais aussi de la rubéole, lesquelles, ajoute-t-il, «causent des dégâts chez les femmes enceintes».
Ilhem Tir