Telle une traînée de poudre, le fléau de la drogue, qui ne touchait autrefois qu’une tranche de la société, s’est répandu en milieux scolaire et universitaire en menaçant au quotidien la santé et l’avenir des enfants et des étudiants algériens.
Les deux enquêtes récentes menées par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), la première sur 8 645 élèves dans les CEM et lycées d’Alger-Est et la seconde sur 8 716 étudiants à travers le pays, ont permis de savoir qu’il y a plusieurs types de drogues répandues dans les milieux scolaire et universitaire, notamment le cannabis, la cocaïne, les psychotropes et, à défaut, l’usage de l’alcool et de la colle patex, selon la Forem, une ONG algérienne.
« En revanche, la sensibilisation contre ce fléau dans ces milieux est absente sinon sans impacte », a noté hier le président de la Fondation, Mustapha khiati, lors de son passage au Forum d’El Moudjahid.
L’enquête qui a ciblé 3 419 lycéens et 5 226 collégiens dans les lycées et CEM des quartiers populaires d’Alger-Est (El Harrach, Baraki, Eucalyptus, Sidi-Moussa, Badjarah, Bab Ezzouar, Dar El-Beida, Rouiba, Dargana et Aïn Taya), a révélé que 7,75 % des collégiens et 1,27 % des collégiennes ont touché à la drogue.
Ce taux augmente au niveau des lycées pour atteindre 18,77 % chez les garçons et 2,21 % chez les filles. Mais la drogue est beaucoup plus répandue dans les milieux universitaires où 27 % des étudiants et 6 % des étudiantes sur les 8 716 concernés se droguent. L’enquête révèle que 4,9 % des collégiennes et 3,5 % des collégiens qui s’adonnent à la drogue ne vivent pas avec leurs parents en permanence.
C’est aussi le cas pour 10,4 % des lycéens et 5,3 % des lycéennes concernés par l’enquête. Quant aux sources financières pour l’achat de drogues, la majorité d’entre eux révèlent qu’ils se procurent de l’argent auprès de l’un ou des deux parents. Pour les étudiants, la plupart compte sur leur bourse ou leur propre salaire.
L’enquête a permis de savoir que la consommation en milieu scolaire se pratique en groupe. Mais pas pour les lycéens dont 76,7 % parmi les consommatrices affirment qu’elles le font seules. Les auteurs de l’enquête soulignent que 87 % de ces jeunes sont conscients des méfaits de la drogue sur la santé. Ils affirment toutefois qu’ils n’ont jamais regardé un film sur la toxicomanie ni même assisté à une conférence de sensibilisation sur la drogue.
Dans la seconde enquête consacrée à la drogue en milieu universitaire, les auteurs de l’enquête mentionnent que les élèves qui s’adonnent à la drogue ne sont pas forcément issus de parents illettrés, puisque 45 % des étudiants concernés par ce fléau ont des parents qui ont un niveau moyen et 8 % ont des parents qui ont fait l’université.