La Société nationale de leasing (SNL), spécialisée jusqu’à présent dans l’offre du leasing mobilier, se lancera avant la fin de l’année dans la commercialisation du leasing immobilier professionnel, a annoncé dimanche son directeur général, M. Mohamed Krim.
« Nous allons commencer par deux clients de la SNL en 2012 et nous comptons généraliser l’offre du leasing immobiliers professionnel dès 2013 », a-t-il déclaré à l’APS. L’acquisition par les PME « d’immeubles administratifs, de magasins, d’installations industrielles et commerciales et de terrains bâtis à usage professionnel » profitera ainsi de cette nouvelle offre, a-t-il précisé. Sur les conditions et les modalités d’octroi du leasing, il a indiqué que la SNL n’avait pas encore finalisé l’étude des détails techniques relatifs à cette nouvelle offre.
A l’instar du leasing mobilier (relatif aux équipements), le nouveau produit ciblera notamment les quelque 650.000 PME opérationnelles en Algérie en plus des grandes entreprises, selon M. Krim.
Avec un financement de 100% de la valeur du bien immobilier, sans l’exigence d’un apport personnel ni de garantie, ce produit constitue « la réponse idoine aux attentes des PME en extension, aux professions libérales ainsi qu’aux grandes entreprises », commentait un responsable de l’ABEF. Revenant sur le leasing mobilier, offert depuis fin mars 2011, M. Krim a précisé que les engagements de la SNL en la matière ont atteint 600 millions de DA en un an (avril 2011-avril 2012) au profit d’une quarantaine de clients. Durant les seuls quatre premiers mois de 2012, ces financements, techniquement appelés « mises en force », ont totalisé 348 millions de DA, selon lui.
Première société publique de leasing en Algérie, la SNL, opérationnelle depuis mars 2012, est dotée d’un capital de 3,5 milliards de DA, détenu par la Banque nationale d’Algérie (BNA) et la Banque de développement local (BDL). Le leasing, mobilier ou immobilier, est actuellement offert par une dizaine de banques et établissements financiers dont trois sociétés publiques nouvellement autorisées à l’exercer: la SNL, la Société de Refinancement Hypothécaire (SRH) et « Ijar leasing Algérie ». D’un capital de 4,1 milliards de DA, la SRH avait été autorisée en mars dernier par le Conseil de la monnaie et du crédit à élargir ses activités au leasing immobilier.
Ijar leasing Algérie, dont le capital est détenu par la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et Banco Esperito Santo (Portugal) est également entrée sur le marché en 2011. Le Conseil des ministres du 22 février 2011 avait instruit les banques publiques de créer des filiales de leasing destinées à « alléger le coût de la location vente des équipements pour les nouvelles PME.
Les produits de leasing mobilier étaient déjà offerts par trois établissements financiers que sont Maghreb Leasing-Algérie (MLA), Arab leasing corporation (ALC) et la Société financière d’investissement, de participation et de placement publique (Sofinance). Ce mode de financement est également pratiqué chez les banques privées étrangères:
Société générale, Natexis, Al Baraka-bank et BNP Paribas. Le leasing est une opération commerciale et financière par laquelle une société financière (crédit-bailleur) achète un bien à usage professionnel, commercial ou industriel pour le céder à un tiers (crédit-preneur) en vue de l’exploiter pour une durée déterminée en contrepartie d’un loyer à verser périodiquement. A la fin du contrat, le crédit-preneur peut restituer le bien au bailleur, demander le renouvellement du contrat ou acquérir le bien au prix convenu dans le contrat. Il permet ainsi à financer, à court et à moyen termes,
des investissements sans affecter les capacités d’endettement de l’entreprise et constitue, selon des financiers, un moyen d’amortissement accéléré permettant un gain d’impôt et représentant un avantage fiscal majeur. L’activité du leasing en Algérie, dominée jusqu’à présent par le leasing mobilier, représenterait 10% des financements bancaires, selon des sources financières. Il s’agit d’un financement souvent faible en termes de volume mais dont l’importance réside dans la croissance élevée, qui dépasse les 25% en moyenne, et dans le nombre important des PME concernées, constate-t-on.