De nouveaux éléments viennent d’être dévoilés dans le cadre de l’affaire « de corruption et de fraude lors des élections législatives de 2017 » concernant la vente des places dans les listes du FLN.
Les instructions complémentaires menées au niveau du tribunal militaire de Blida dans le cadre de cette affaire ont abouti à la mise en accusation et à la détention provisoire de deux officiers impliqués dans la perquisition du domicile de Iskander Ould Abbes, selon ce qu’a rapporté le quotidien arabophone Echorouk.
Il convient de noter que l’affaire de la vente des places à la députation dans les listes du FLN implique l’ancien chef des renseignements, le général-major à la retraite Bachir Tartag. Le frère et conseiller du président déchu Saïd Bouteflika comparaitra également, mais en tant que témoin. Ainsi, les mis en cause sont poursuivis pour « abus de fonction et non-respect des procédures lors des enquêtes ».
L’affaire en question concerne donc les législatives de 2017 lorsque le député FLN Baha Eddine Tliba, avait déposé plainte auprès des services de Bachir Tartag portant sur des pressions qu’il aurait subies de la part d’Iskander Ould Abbes qui voulait lui « vendre » la place de tête de liste du FLN de la wilaya d’Annaba contre 7 milliards de centimes.
Les dessous de l’affaire
Selon la même source, Tliba avait alors directement pris contact avec le chef des renseignements de l’époque (Bachir Tartag) pour lui faire part des pressions qu’il a subies de la part du fils de l’ancien ministre de la Solidarité nationale Djamel Ould Abbes.
Et c’est ainsi que les deux officiers mis en cause se sont intervenus, sous l’égide de la police judiciaire, pour perquisitionner le domicile d’Iskander Ould Abbes qui avait été pris, rappelons-le, en flagrant délit, alors qu’il venait de recevoir un pot-de-vin.
Il convient également de rappeler que la perfusion menée avait abouti à la saisie de 4,8 milliards de centimes ainsi que 200 000 euros. Il s’agit de l’argent des revenus de la vente des places dans les listes du FLN en prévision des législatives de 2017.
Malgré la gravité de cette affaire, le dossier avait été fermé après 48 heures, suite à l’intervention de Djamel Ould Abbes auprès de Saïd Bouteflika, qui avait à son tour demandé à Bachir Tartag de relâcher Iskander Ould Abbes.
L’implication de Saïd Bouteflika
Cependant, la vérité sur l’intervention de Saïd Bouteflika reste toujours à confirmer, d’autant qu’il est cité en tant que témoin dans cette affaire, en compagnie de l’ancien directeur de la sécurité intérieure.
L’audition des accusés et des témoins par le juge instructeur près le tribunal militaire de Blida aura lieu le mois d’avril prochain, avant de programmer le procès.
Pour rappel, l’ancien député du FLN Baha Eddine Tliba et le fils de l’ancien secrétaire général du FLN avaient été condamnés, le mois de septembre dernier, à 8 ans de prison ferme et une amende de 8 millions de dinars chacun.