Six ans après les faits, le procès des accusés dans l’assassinat de l’alpiniste français Hervé Gourdel, décapité dans le massif de Djudjura à Tizi Ouzou, va s’ouvrir demain, jeudi 04 février 2021, à Alger. Sept individus vont devoir comparaître devant le tribunal de première instance de Dar El Beïda.
La famille du défunt a accueilli la nouvelle avec beaucoup de soulagement. Après six ans d’attentes, ses proches vont enfin pouvoir en savoir plus sur les circonstances de ce drame, mais surtout voir les responsables de ce crime odieux punis par la justice.
L’accusé principal n’est autre que Abdelmalek Hamzaoui, un des membres de Djund Al Khalifa, un groupe terroriste qui a prêté allégeance à AQMI. L’alpiniste et guide de haute montagnes Niçois, a été enlevé par le groupe terroriste qui menaçait de le décapiter si la France ne renonçait pas à ses frappes contre l’État Islamique en Irak.
Le corps de l’alpiniste français a été décapité le 23 septembre 2014. Une mort atroce pour cet amoureux des techniques de l’alpinisme, qui avait nourri une passion particulière pour les montagnes de l’Afrique du nord, et notamment du Djurdjura.
La peine de mort pour le terroriste
Le procès qui s’ouvrira demain au tribunal de première instance de Dar El Beïda, à Alger, verra comparaître sept individus. Outre Abdelmalek Hamzaoui, les cinq accompagnateurs algériens du guide niçois sont également appelés à comparaître. Quant à l’identité du septième prévenu, elle demeure encore inconnue.
Abdelmalek Hamzaoui, membre de Djund Al Khalifa, était celui qui avait mené à la dépouille de l’alpiniste Français après avoir été capturé par les forces de l’ANP. Ces dernières ont mené d’intenses opérations de ratissage dans les montagnes de Kabylie, suite à l’enlèvement du ressortissant français.
Ce terroriste a été inculpé par la justice pour « enlèvement, torture et meurtre avec préméditation », mais également pour « création et organisation d’un groupe terroriste armé ». Le prévenu risque la peine de mort.
Les accompagnateurs de la victime risquent la prison
Les cinq accompagnateurs algériens de la victime, qui sont eux aussi des alpinistes, sont suspectés de « non-dénonciation de crimes », un délit passible de 5 années d’emprisonnement.
Il parait que ces cinq alpinistes, qui sont par ailleurs des habitués du massif du Djurdjura, n’ont pas informé les autorités de la présence d’un étranger chez eux, et qu’ils ont tardé à informer les services de sécurité de son enlèvement.
Pour rappel, les cinq accompagnateurs de l’alpiniste français ont été eux même enlevés par le groupe terroriste, avant qu’ils ne soient relâchés au bout de 14 heures. Le ministère de la Défense avait déclaré qu’il n’avait pas été informé à temps de l’enlèvement, et que c’était à cause de ça que les terroristes ont eu le temps de fuir.
Fayçal Ramdani, l’avocat de l’un des accompagnateurs d’Hervé Gourdel, avait déclaré à l’AFP que c’était son client « qui a informé les autorités dès qu’il a pu les contacter, après sa libération des ravisseurs », et c’est suite à ce signalement que les troupes de l’ANP ont pu agir.
La réaction de la famille
L’épouse de l’alpiniste Niçois Hervé Gourdel, Françoise Grandclaude, avait déclaré suite au dévoilement de la date du procès, que « sa famille est très heureuse. C’est bien que ce procès ait enfin lieu ». L’épouse du défunt avait également déclaré qu’elle attendait de connaitre le déroulement exact des événements, et qu’elle voulait entende les déclarations des prévenus, et notamment celles de Abdelmalek Hamzaoui.
Plusieurs terroristes ont été tués par les forces de l’ANP suite à l’enlèvement et l’assassinat d’Hervé Gourdel, et parmi eux figure Abdelmalek Gouri, Le chef de Jund al-Khilafa, qui été abattu en décembre 2014 à Boumerdès. Son successeur Bachir Kharza, avait été également tué, à Bouira, en mai 2015.
La femme de la victime ajoute que ce procès qui va s’ouvrir demain à Alger « lui est très personnel », et qu’il représente « un espoir pour les familles et les proches de victimes touchées par le terrorisme ».
Il est enfin utile de préciser que 14 individus en tout sont poursuivis dans le cadre de l’assassinat d’Hervé Gourdel, les sept autres accusés sont jugées par contumace