Interpelé le 20 mars dernier à l’aéroport de Dubaï, l’extradition de l’ancien PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour semble se préciser. Les autorités émiraties ont donné leur accord à la justice algérienne pour son extradition.
En effet, selon des informations rapportées par le quotidien El Watan, « le feu vert pour l’extradition de l’ancien PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été donné par les autorités émiraties à la justice algérienne ».
Citant des sources anonymes, le même journal précise que « sur le plan judiciaire, le dossier était ficelé et rien n’empêchait son extradition ». Or, « dans ce genre de dossiers, même s’il existe des conventions bilatérales d’extradition, le volet politique pèse énormément et surtout nécessite du temps ».
Ceci dit, l’accord de principe pour « le transfert en Algérie de l’ancien PDG de Sonatrach et de la dizaine d’autres Algériens faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux et se trouvant sur le sol émirati, a été donné il y a quelques semaines de cela », indique-t-on encore.
Arrêté, puis relâché sous caution et mis sous ISTN
Cependant, l’exécution de l’extradition de l’ancien PDG de la compagnie nationale des hydrocarbures Abdelmoumen Ould Kaddour, « reste tributaire de l’ouverture des frontières aériennes », ce qui va prendre encore plus de temps, précise encore les mêmes sources.
Pour rappel, alors qu’il fait objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice algérienne en début de l’année en cours, Ould Kaddour avait été interpelé le 20 mars dernier lors de son escale à l’aéroport de Dubaï en provenance de France. Le prévenu avait été maintenu en garde à vue, puis relâché sous caution avec interdiction de quitter le territoire.
Suite de quoi, les autorités émirats avaient donné un délai de 30 jours renouvelables à l’Algérie pour préparer le dossier judiciaire et le défendre. Rappelons également que l’ancien PDG de Sonatrach, qui s’est installé en France où il détient, avec sa famille, plusieurs biens immobiliers avait été limogé au mois d’avril 2019.
Retour sur les affaires de corruption impliquant Ould Kadour
Il est poursuivi dans le cadre de deux affaires liées à son mandat à la tête de la société nationale des hydrocarbures. La première étant liée au scandale du rachat en 2018, par Sonatrach, de la raffinerie Augusta, en Italie, auprès du groupe ExxonMobil.
La transaction, jugée trop excessive pour une raffinerie vétuste et âgée de 70 ans, a été effectuée à hauteur de plus de 720 millions de dollars. Pis encore, l’achat de cette raffinerie a poussé Sonatrach à s’endetter de 250 millions de dollars, dont 100 millions uniquement pour maintenir la raffinerie en état de marche.
Pour ce qui est de la seconde affaire dont est cité Ould Kadour, elle concerne de nombreux marchés de gré à gré octroyés dans des conditions « suspicieuses » à la joint-venture entre le groupe Sonatrach et une des filiales de Haliburton, BRC (Brown and Rooth Condor).