Le scandale de corruption de Sonatrach, c’est comme la boîte de Pandore, quand on l’ouvre, on ne sait pas ce qui en sortira. A mesure que les services du DRS avancent dans les enquêtes ouvertes, à ce propos, chaque jour amène son lot de surprises.
Au train où vont les choses, absolument rien ne pourrait étonner les citoyens, qui assistent médusés à un vrai carnaval de gens censés être au service de l’Etat et de la Nation. L’on se demande d’ailleurs, qui mettra fin à cette déliquescence qui commence à s’installer durablement dans certaines travées de l’Etat.
Alors que les regards sont toujours braqués sur Sonatrach avec son lourd dossier de corruption, où l’on trouve de tout, c’est une véritable bombe à laquelle on a eu droit hier, avec les révélations rapportées par le quotidien El-Watan sur l’arrestation et l’inculpation du f ils du ministre de la justice Tayeb Belaiz pour, tenez-vous bien, une affaire de drogue, et pas n’importe laquelle, puisque c’est de la cocaïne qu’il s’agit.
C’est que beaucoup de nos responsables sont tellement embourbés dans les malversations, qu’ils n’ont plus le temps de s’occuper de leurs progénitures. On se croit tout permis. C’est comme si la présence d’un parent à un poste de responsabilité pouvait constituer un sésame pour ouvrir bien des portes, même si certaines allaient mener directement en prison.
Le rejeton du ministre, et quel ministre -celui censé faire régner la justice et veiller à la stricte application des lois de la République-, a été cité par un traf iquant de drogue, arrêté par les services de sécurité dans l’Oranie.
Après les vérif ications faites lors des investigations sur les confessions du traf iquant, les enquêteurs ont découvert que le compte en Banque du f ils de Belaiz, contenait des sommes très importantes que le concerné ne pouvait gagner à la sueur de son front.
Comme il était pris en flagrant délit, il ne pouvait même pas justif ier la provenance de cet argent, apparemment, tombé du ciel. Et oui, tel est pris celui qui croyait prendre. Le département de la justice qui a ouvert bien le dossier relatif à la corruption et aux malversations de tous genres, se retrouve aujourd’hui contraint de faire de même pour le propre fils du premier responsable du secteur.
La Justice va-t-elle aller au bout de sa mission ? Personne ne peut répondre par l’affirmative à une question aussi lancinante. Car, faut-il le dire, bien des dossiers ont été ouverts par le passé, sans que les juges chargés de rendre justice, n’aillent au bout dans les affaires traitées.
C’est que des mains «discrètes », sont toujours là pour orienter au bon vouloir des décideurs les enquêtes. Mais, ne désespérons jamais de voir un jour nos magistrats corriger l’image qu’ont les citoyens d’eux et se mettre au service de la Justice, et de la Justice uniquement.
C’est la question que l’on ne manquera pas de poser dans le cas des dossiers de Sonatrach. En tout cas pour le moment, les choses semblent avancer et les écheveaux commencent à se délier. On apprend ainsi que le «cerveau» des affaires de corruption et de malversations au sein de Sonatrach, a aujourd’hui un nom.
Il s’agit de Réda Hemche, l’ancien chef de cabinet du P-DG évincé de Sonatrach, Mohamed Meziane. Tiens, tiens ! Lui aussi a un fils impliqué que des affaires de corruption et cité dans le dossier Sonatrach…mais bon, pour revenir à ce Hemche, il faut dire qu’il ne peut être que le «cerveau d’exécution» des basses besognes, car pour les ordres, ils viennent forcément de plus haut et plus solide.
Le nom du concerné est apparemment revenu avec insistance lors des audiences menées par le pôle judiciaire du tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, chargé du dossier Sonatrach.
D’après certaines sources, ce proche de l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, constitue un pivot central autour duquel s’organise la mécanique des passations de marchés de gré à gré, ainsi que l’octroi de contrats non –conformes à la réglementation.
Hemche, pour la petite histoire, est originaire de Hennaia, le village de l’ex-patron de Sonatrach, dans la région de Tlemcen. C’est que le «douarisme » a atteint un tel niveau chez nous, qu’on ne sait plus si ça doit faire rire ou pleurer.
A. Bachiri