Les vacances durant la saison estivale risquent d’être très difficiles pour les Algériens qui comptent passer quelques jours de repos et de détente sous d’autres cieux.
Les nombreuses difficultés énumérées par les professionnels du tourisme sont à même de pénaliser, voire de remettre en cause les voyages de nos concitoyens. Des difficultés liées en premier lieu à la défaillance du marché financier algérien. «Les vacances à l’étranger vont être beaucoup plus chères qu’avant», dira Lyes Senouci, porte- parole du Syndicat des agences de voyages. «Nous assistons depuis quelques semaines à un manque terrible de change.
Les opérateurs comme les estivants comptaient énormément sur le marché parallèle pour effecteur leur change pour pouvoir passer des vacances ailleurs. Ce début d’été s’annonce crucial car en plus de la hausse de l’euro, il y a un sérieux problème de pénurie qui se pose», a-t-il indiqué, soulignant que les voyages et les vacances à l’étranger sont réservés depuis quelque temps à une classe privilégiée qui, comme chaque saison estivale, «peut se permettre d’organiser des voyages en famille vers différentes destinations».
Les titres de voyage par avion ne seront pas épargnés par la hausse. «Nous avons assisté, l’année dernière, à une explosion des prix des billets qui ont atteint 4 à 5 fois le prix initial pour les destinations les plus prisées comme la Turquie», rappelle notre interlocuteur qui s’attend à la reproduction de ce phénomène cet été. «Ce sera hyper cher», affirme- t-il.
Selon lui, le meilleur tarif vers Paris est à partir de 35 000 dinars, le meilleur vers Istanbul sera à 70 000 dinars, vers le Maroc à partir de 35 000 dinars et vers la Tunisie, les prix varieront entre 20 000 et 27 000 dinars. «Il faut compter aussi sur la disponibilité des places car les vols affichent déjà complet et ce sera encore pire durant le mois de juillet où l’on s’attend à un rush en matière de déplacement», dira M. Senouci. Pour lui, la destination Tunisie peine encore à retrouver sa place sur le marché algérien «en raison de la montée de l’intégrisme».
«Les Algériens ont beaucoup de réticences à aller en Tunisie». Il estime que les autorités tunisiennes ne font pas beaucoup d’efforts pour reconquérir la clientèle algérienne. «Les promotions proposées par la Tunisie à la clientèle algérienne restent en deçà de ce qu’ils proposent ailleurs. Les prix ne sont pas alléchants, surtout que les Algériens voyagent en famille et surtout par route. Les autorités peuvent faire mieux en matière de promotion pour attirer davantage de clients», a-t-il dit.
L’octroi des visas est l’autre contrainte qui risque de gâcher les vacances à beaucoup de citoyens. «C’est devenu un véritable parcours du combattant», a dit M. Senouci. «Il y a une forte demande qui va s’exprimer en une courte période par rapport à l’effectif mobilisé par les services consulaires».
Cette année, les agences de voyages ont une marge de manœuvre très limitée. Elle est estimée à 40 jours maximum, vu que le mois de ramadhan va intervenir en pleine saison estivale. Ces difficultés constatées dans les déplacements des Algériens vers l’étranger s’ajoutent aux nombreuses lacunes en matière de tourisme national.
Nouria Bourihane