Dynamisme hors-frontières : 20 000 PME créées en Italie par des Algériens

Dynamisme hors-frontières : 20 000 PME créées en Italie par des Algériens

Une rencontre des parlementaires algériens et italiens s’est tenue hier à Alger pour débattre du rôle de la PME/PMI dans le développement économique et social, et porter une réflexion sur des opportunités de partenariat dans le secteur et des segments autre que les hydrocarbures.

A ce sujet, Abdelaziz Amrous, directeur de la coopération au ministère de la PME et de l’Artisanat, indiquera dans son intervention que le secteur de la PME constitue un axe principal des relations bilatérales entre les deux pays.



Dans ce contexte, il plaidera pour une plus grande implication des parties concernées pour développer des projets économiques durables susceptibles de promouvoir le secteur de la PME afin de parvenir à la diversification de l’économie nationale.

M. Amrous poursuivra en affirmant que le développement durable des PME compétitives s’articule sur 5 paramètres, dont la stabilité du cadre macro-économique, la stabilité d’un environnement économique favorable, l’existence d’un marché local ainsi que de proximité de marchés extérieurs importants et la disponibilité des facteurs de compétitivité, notamment le savoir-faire, la technologie et la recherche. A ce titre, enchaînera-t-il, une coopération avec l’Italie devrait permettre de développer la compétitivité à travers l’investissement et le partenariat particulièrement.

A propos des opportunités d’investissement et de partenariat, il affichera la réceptivité et l’ouverture de la partie algérienne, rappelant dans ce contexte que le climat des affaires en Algérie s’est nettement amélioré «en dépit de quelques contraintes qui subsistent encore mais que le gouvernement est fermement résolu à éliminer dans le court terme».

Pour sa part, Silvano Moffa, président de la commission italienne Travail-secteur public et privé, relatera les grandes étapes de l’évolution des PME/PMI en Italie qui reste un modèle pour l’Europe dans ce secteur.

Il relèvera dans sa communication que le système entrepreneurial italien s’est développé historiquement autour d’un noyau important de grandes entreprises œuvrant dans des secteurs stratégiques. Aussi, il dira qu’actuellement les micro-entreprises en Italie représentent 95%, employant ainsi près de la moitié du total des travailleurs.

S’agissant de la coopération, du partenariat et de l’investissement en Algérie, M. Moffa appellera à renforcer la collaboration entre les organismes scientifiques et les acteurs du marché, développer des politiques de formation permanente du capital humain et garantir le transfert de technologie qui constitue une étape fondamentale pour la croissance et la compétitivité des entreprises.

Par ailleurs, M. Moffa abordera la problématique des échanges maritimes et de la logistique portuaire. Un problème qu’il qualifiera de «crucial pour l’essor des échanges commerciaux et les perspectives de développement de nos systèmes productifs», et pour lequel, selon le parlementaire italien, «il est envisagé de réaliser une zone euro-méditerranéenne de libre-échange».

Pour ce qui est de la libre circulation des personnes, M. Moffa affirmera que son pays est pour la libéralisation des visas. Il soulignera à ce propos que «beaucoup d’Algériens sont bien intégrés dans la réalité italienne» et que «quelque 20 000 PME ont été créées par des Algériens installés en Italie».

Ce qui, d’après le parlementaire italien, «témoigne que l’Italie n’affiche aucune méfiance» à l’égard des ressortissants de la rive sud de la Méditerranée. Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, appellera à hisser les relations algéro-italiennes dans le domaine économique «à un niveau substantiellement et qualitativement supérieur, eu égard aux nombreuses potentialités offertes par les économies des deux pays».

Abordant la coopération bilatérale dans le domaine des PME-PMI, M. Messahel considérera que l’Algérie devrait s’imprégner de l’expérience et du savoir-faire italiens en la matière en raison du rôle important de cette catégorie d’entreprises dans la croissance économique et la résorption du chômage. Affirmant ainsi que «le modèle italien de développement du secteur de la PME est, en effet, un cas singulier dans le monde puisqu’il contribue à 65% de la richesse du pays».

Quant à la secrétaire d’Etat italienne aux Affaires étrangères, Mme Stefania Craxi, elle saluera l’intérêt particulier que porte l’Algérie au secteur des PME/PMI et les efforts déployés pour développer ces entreprises. Aussi exprimera-t-elle la volonté des PME italiennes à renforcer davantage leur présence sur le marché algérien.

La secrétaire d’Etat italienne appellera alors à saisir l’opportunité qu’offre cette rencontre pour «réfléchir sur les voies et moyens pour mieux définir le cadre juridique relatif aux investissements en Algérie», considérant l’Algérie comme un «partenaire privilégié».

Mme Craxi soulignera dans son intervention que les entreprises italiennes sont particulièrement intéressées par l’investissement dans le pays dans les filières de l’agroalimentaire, les services, la mécanique et l’industrie pharmaceutique.

Lynda N.Bourebrab