Eau potable : voici le nouveau plan d’alimentation mis en place par l’ADE

Eau potable : voici le nouveau plan d’alimentation mis en place par l’ADE

L’Algérie franchit un tournant majeur dans la gestion de ses ressources en eau. L’Algérienne des Eaux (ADE) a récemment annoncé une nouvelle stratégie visant à améliorer l’approvisionnement en eau potable (AEP) à travers tout le pays.

Le directeur général de l’ADE, Mustapha Rekik, a détaillé les mesures prises lors d’une intervention à la Radio nationale, soulignant l’importance du dessalement pour garantir une meilleure gestion de l’eau potable.

Ce plan inclut la construction de nouvelles infrastructures et l’optimisation des systèmes existants.

L’une des pierres angulaires de cette stratégie est la mise en place de six nouvelles stations de dessalement d’eau de mer à

  • Tlemcen,
  • Chlef,
  • Jijel,
  • Tizi Ouzou,
  • Mostaganem,
  • Skikda.

Ces stations joueront un rôle clé dans l’approvisionnement en eau des régions les plus peuplées du nord du pays.

Une fois achevées, elles permettront de porter la part des eaux dessalées à 60 % du volume total distribué à travers l’Algérie.

Ces stations viennent s’ajouter aux cinq autres actuellement en cours de réalisation, offrant une capacité globale de production de 1,5 million de mètres cubes par jour.

Des projets de transfert et d’interconnexion entre les eaux dessalées et les eaux de surface servirons à renforcer ce réseau, permettant ainsi une meilleure gestion des ressources hydrauliques.

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Mobilisation de l’eau pour l’agriculture

L’un des aspects les plus importants de cette stratégie est le soutien à l’agriculture, un secteur essentiel en Algérie.

En réorientant une partie des ressources en eau des barrages vers l’irrigation, l’ADE espère soulager la pression sur les nappes souterraines et garantir une utilisation plus durable de ces ressources.

Certaines stations de dessalement, comme celles de Fouka 2 et Cap Djinet, permettront de sécuriser l’alimentation en eau potable dans plusieurs wilayas tout en libérant l’eau des barrages pour l’agriculture.

Dans cette optique, environ 250 forages seront mis en veille pour préserver les nappes phréatiques, une mesure essentielle pour protéger l’environnement et garantir la durabilité à long terme.

Projets de transfert et d’interconnexion

En plus des stations de dessalement, l’ADE a prévu plusieurs projets de transfert d’eau pour alimenter les zones les plus reculées du pays.

Un projet majeur consiste à transférer l’eau dessalée de la wilaya d’El Tarf jusqu’à Guelma et Skikda, permettant ainsi d’approvisionner les Hauts-Plateaux.

Grâce à ces projets, l’Algérie sera en mesure de transporter de l’eau sur des distances allant jusqu’à 200 km, garantissant un approvisionnement stable même dans les régions les plus éloignées.

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Plan spécial pour les wilayas touchées par le stress hydrique

Mustapha Rekik a également annoncé une réduction du nombre de wilayas touchées par le stress hydrique, passant de 22 en 2023 à 13 aujourd’hui.

Il a ajouté que tous les efforts sont déployés pour améliorer l’alimentation en eau potable dans les 11 wilayas restantes.

À Tiaret, par exemple, des solutions telles que la mobilisation de camions-citernes et la récupération des forages agricoles ont permis d’augmenter la disponibilité en eau, avec 10 000 mètres cubes par jour supplémentaires.

L’ADE prévoit également de raccorder Tiaret à la future station de dessalement de Mostaganem, d’une capacité de 300 000 mètres cubes, pour sécuriser définitivement l’approvisionnement en eau dans la région.