Entrés de longs mois en hibernation, les partis politiques s’éveillent enfin à la faveur de la venue du beau temps. Conférences, points de presse, rencontres avec les militants de la base, toute opportunité est saisie pour se rappeler au souvenir du bon peuple.
Le monde politique «bouillonne», le moins que l’on puisse dire, ces derniers temps. Entrés de longs mois en hibernation, les partis politiques s’éveillent enfin à la faveur de la venue du beau temps. Conférences, points de presse, rencontres avec les militants de la base, toute opportunité est saisie pour se rappeler au souvenir du bon peuple.
Qu’est-ce qui fait courir tous les dirigeants des formations politiques qui déploient une activité débordante ces derniers temps ? Les préoccupations des citoyens, les grèves récurrentes dans les différents secteurs de l’activité sociale ou économique, le logement ou les harragas. Que nenni.
Il semble que les problèmes auxquels sont confrontés les citoyens n’intéressent pas les états-majors des partis politiques qui les éludent, ne connaissant ou n’ayant pas de «solutions miracles» à proposer pour les résoudre. En fait, ces formations politiques s’exercent à s’échauffer en vue des élections communales et législatives qui auront lieu en 2012 et à se positionner en vue du remaniement ministériel qui, lui, est suggéré pour être imminent.
Il apparaît que les responsables des partis, du moins ceux représentés aux assemblées élues, qu’elles soient communale, de wilaya ou nationale, n’ont pas tiré ou appris de leçon des joutes électorales et des faibles taux de participation des électeurs.
Leurs bases électorales, qui se recrutent dans les différentes catégories de la population, ne sont invitées ou convoquées aux meetings tenus par les dirigeants que pour leur rôle de faire valoir. Les stratèges de ces partis politiques avancent tête baissée sur ce chemin qui ne mène nulle part et il est facile de prédire un remake de 2008 pour les prochaines échéances de 2012 en termes de participation citoyenne, étant entendu que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
De Ghardaïa, où elle était samedi dernier, Louisa Hanoune donne l’impression de faire du surplace. Elle reste obnubilée par la loi de finances complémentaire de 2009 et les critiques sur l’accord d’association avec l’UE et l’OMC.
Le front social en ébullition, la précarité des gens et biens d’autres soucis auxquels ils sont confrontés, ne sont abordés par la SG du PT que du bout des lèvres. Le président du FNA, lui, s’active à se prémunir d’un «redressement» et lui consacre réunion après réunion. Le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, lui, a des soucis pour le renouvellement des kasmas et mouhafadeths. Une action prévue pour l’automne prochain.
Il explique inlassablement à ses militants le comment et le pourquoi de la chose, espérant convaincre ses interlocuteurs pour qu’il n’y ait pas de bruit quand il sera temps de passer à l’action. Bouguerra Soltani, le patron du MSP investit de nouveau le terrain miné de la corruption à défaut de semer l’espoir en une Algérie nouvelle pour une jeunesse en mal de repères.
Au RND, Miloud Chorfi est délégué par Ahmed Ouyahia pour faire appel du pied aux jeunes et aux femmes, catégories les plus courtisées pour renforcer les rangs du parti. C’est la seule préoccupation de la formation du Premier ministre.
Les soucis des citoyens n’empêchent pas les dirigeants du RND de dormir du sommeil du juste. Le parti AHD 54, qui est revenu cette semaine, tente de se frayer une voie en osant le jeu de l’opposant pur et dur. Les enjeux politiques à brève ou moyenne échéances plombent les partis politiques à telle enseigne qu’ils perdent de vue leur raison d’être. Etre à l’écoute des frémissements de la population et répondre à ses attentes.
Par : Sadek Belhocine