A l’occasion de ces dernières sorties sur le terrain, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a tenté de donner corps aux décisions visant à réformer l’économie, faisant observer que la marge de manœuvre de notre pays reste limitée en l’absence d’un engagement d’ampleur de tous les acteurs. Aussi, au-delà de l’effet d’annonce, il a particulièrement insisté sur des changements concrets dans la vie économique du pays. Il veut faire évoluer les propositions en luttant contre la lenteur notamment en matière d’investissement. Dans ce cadre, les mesures en faveur des micro-entreprises et les start-up sont en particulier un encouragement pour de nombreux jeunes attirés par l’entreprenariat. Ainsi par les mesures de facilités données aux porteurs de projets dans le secteur technologique et autres domaines tels que la sous-traitance, les biens et services, le gouvernement espère donner une impulsion au cours de cette étape transitoire vers une économie diversifiée, plus centrée sur l’industrie, les services et les qualifications des ressources humaines. Dans ce sens, le Premier ministre a rappelé que le Pacte national économique et social pour la croissance en Algérie vise la préservation des acquis sociaux et l’édification d’une économie nationale émergente, diversifiée et créatrice de richesse et d’emplois durables, sur fond d’un grand potentiel de croissance. «Le défi majeur de l’Algérie est de parvenir, dans un proche avenir, à fonder une économie forte, non tributaire de la rente pétrolière, susceptible de la propulser au rang de pays émergent», a soutenu le Premier ministre. L’encouragement des jeunes et l’importance d’instaurer un climat propice à la création d’activités et au développement des entreprises dans différents secteurs, au profit de nos jeunes sont plus que jamais d’actualité. Sellal avait martelé sa volonté d’orienter les efforts vers une économie diversifiée, basée sur les entreprises, en plaidant la promotion de la production nationale qui passe inévitablement par une maximisation de l’utilisation de produits et de biens manufacturés algériens achetés avec les deniers publics. Le Premier ministre a réaffirmé la détermination de l’Etat à poursuivre «la reconstruction de la base industrielle nationale et le soutien à la production nationale pour en améliorer la qualité et la compétitivité» et à renforcer l’investissement dans le domaine agricole par l’augmentation des surfaces irrigables, l’amélioration du rendement des récoltes, la mise en valeur des terres, la mécanisation et l’encouragement du partenariat public-privé dans la production agricole et animale, les structures de stockage et l’agroalimentaire en vue de renforcer la sécurité alimentaire et les capacités d’exportation. Si sa fermeté sur les dossiers a été largement saluée, il n’en demeure pas moins vrai que le Premier ministre sait que son bilan est tributaire du succès des réformes mises en œuvre, notamment les réformes destinées à encourager l’investissement ; climat des affaires, la fiscalité, le financement et le foncier. C’est du succès de ces réformes dans ces domaines en particulier que le gouvernement pourrait anticiper une accélération de la croissance sur fond d’une productivité élevée et d’embellie du commerce extérieur, surtout, dans la mesure où la dynamique de croissance, alimentée par des exportations nettes plus vigoureuses devrait permettre un développement en dehors des hydrocarbures. M. Sellal qui s’est engagé à assurer un accompagnement à l’investissement privé, a appelé à opter pour des partenariats avec des sociétés étrangères pour placer le produit algérien sur le marché international. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que l’Etat s’employait à rationnaliser les dépenses publiques pour améliorer le rendement et mieux maîtriser le commerce extérieur, soulignant que l’austérité ne s’inscrivait pas dans cette démarche. «L’Etat continuera de veiller à la disponibilité des produits et à l’approvisionnement du marché national et d’œuvrer en faveur de l’outil national de production avec la régulation des prix, la rationalisation des dépenses publiques visant à améliorer le rendement et non pas l’austérité, et une meilleure maîtrise du commerce extérieur pour réduire la facture d’importation». Confronté à une crise économique induite par la chute des cours du pétrole, le gouvernement mise sur des réformes particulièrement ambitieuses, sans recourir aux mesures d’austérité. «La chute du prix du baril de pétrole a fait perdre à l’Algérie plus de 50% de ces ressources financières et doit nous inciter, à cet égard, à revoir notre manière de penser et d’aborder les problèmes auxquels est confronté notre pays», relève le Premier ministre. Pour le moment, la croissance reste modeste malgré le lancement de l’ambitieuse stratégie basée sur un nouveau modèle de croissance, mais une reprise vigoureuse.
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