L’appel à la grève des 14 syndicats de l’éducation entre, ce mardi 11 mai, dans sa 3ᵉ journée. Les débrayages répétitifs des personnels de l’éducation remettent au gout du jour les questions idéologiques au sein de l’école algérienne.
Pour Meziane Meriane coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs d’enseignement secondaire et technique (Snapest), « plusieurs wilayas se sont mobilisées et ont investi la protesta bien avant le débrayage de trois jours, décidé par l’intersyndicale ». Il s’agit de la grève des 9, 10 et 11 mai, annoncé par 14 syndicats de l’éducation.
Dans un entretien accordé au quotidien Liberté, le syndicaliste a indiqué que les revendications des principaux syndicats ne se focalisent pas que sur les revendications socioprofessionnelles des fonctionnaires de l’éducation, contrairement aux accusations de certains.
Le volet pédagogique des revendications des syndicats
Le volet éducatif a également sa part dans les revendications a-t-il assuré. Il a, en effet, indiqué « qu’en début de l’année scolaire, nous avons formulé des propositions purement pédagogiques pour dépasser la crise engendrée par le Covid-19 ».
Certes, « nous serons toujours exigeants et demanderons aux pouvoirs publics d’assurer un niveau de vie décent et digne pour tous les fonctionnaires de l’éducation », a-t-il affirmé. Or, « nous avons démontré notre disponibilité et nous avons apporté notre contribution », concernant le volet pédagogique.
À ce propos, Mr Meriane souligne qu’il a lui-même « eu un échange à ce propos avec le ministre de l’Éducation » et qu’il a « évoqué l’enseignement des mathématiques, la surcharge pédagogique des élèves du primaire et la suppression de l’enseignement technique ».
Il faut « combattre tous les risques d’aliénation »
Et c’est dans ce sens que l’intervenant a abordé les questions idéologiques qui semblent prendre le dessus sur l’école algérienne. D’emblée, il affirme que « l’école sera toujours un lieu de luttes idéologiques où les politiciens viendront solder leurs comptes politique et doctrinal sur l’apprentissage de l’enfant ».
Cela intervient, selon lui, du moment que « le projet de société n’est pas tranché », et « le fait que les programmes scolaires sont les résultats des compromis entre différentes idéologies ». Le coordinateur du Snapest ajoute que les syndicalistes ont « toujours suggéré de prendre soin de nos programmes scolaires ».
Estimant donc qu’il faut « combattre tous les risques d’aliénation », le même intervenant, de l’enseignement de la neutralité du savoir qui s’exerce à l’objectivité et à la rigueur des disciplines scientifiques, et non des idéologies du parti pris qui forment l’esprit obtus et mènent au chaos ».