Economie Comment sortir de la dépendance aux hydrocarbures en débat

Economie Comment sortir de la dépendance aux hydrocarbures en débat

L’auditorium de la faculté d’économie de l’université Kasdi-Merbah d’Ouargla a abrité, les 27 et 28 février dernier, les travaux du premier séminaire d’envergure nationale sur l’économie, sous le thème « La nouvelle stratégie économique, outil de transaction vers l’économie de l’efficacité ».

L’événement, organisé par l’université de la formation continue, en collaboration avec l’UKMO, constitue un espace de débat purement économique entre experts du domaine, autour de la problématique de « la nouvelle stratégie économique de rationalisation des ressources publiques, de promotion de l’investissement, de l’entreprenariat et de l’innovation pour la diversification et la compétitivité de l’économie.

Ce qui ne pourra se faire sans un plan stratégique basé sur un ensemble d’éléments économiques actifs », selon l’animateur de la rencontre, le professeur Hamza Bengrina. Ces éléments économiques actifs, ce sont la rationalisation des dépenses et l’activation de l’économie des autres secteurs. « Le recul des cours pétroliers a, cependant, mis en évidence l’urgence de dépasser les vulnérabilités actuelles pour engager une dynamique globale et profonde fondée sur le changement multiforme », dit-il. « Nous avons réuni des académiciens, des praticiens, des hommes d’affaires, des spécialistes et des décideurs pour établir un état des lieux de la situation économique du pays et pour discuter les méthodes et outils nous permettant de sortir le pays de la dépendance aveugle des hydrocarbures mais aussi de nous débarrasser de la mentalité de dépendance qui règne dans la société algérienne. C’est ainsi que nous pouvons aller vers une économie dont les principaux moteurs sont l’innovation, l’exportation, les entrepreneurs qui créent des entreprises, la généralisation du marché et la concurrence dans tous les domaines », a expliqué le professeur.

Présent également à Ouargla, Mustapha Mekidèche, économiste, expert international et vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), a affirmé lors de son intervention que la sortie de la « physionomie économique actuelle, exceptionnellement dépendante des hydrocarbures, vers une économie innovante et créatrice de richesses, implique des facteurs et des moteurs nouveaux, face à la détérioration de la conjoncture économique actuelle due principalement à la chute du cours de pétrole ». De plus, concevoir un nouveau modèle économique et le concrétiser sur le terrain impliquent l’identification des moyens disponibles et le traitement des dysfonctionnements existants, soutient le même orateur qui insiste, dans ce cadre, sur l’importance de développer le secteur privé pour le rendre plus dynamique et plus performant, jusqu’à ce qu’il devienne capable d’aller à la conquête des marchés étrangers. Cet expert recommande également de prêter un « grand intérêt » à la ressource humaine dont il est attendu un rôle « crucial », dans une conjoncture où l’économie du savoir est basée essentiellement sur les technologies et le rendement. L’autre invité du séminaire, Abderrahman Benkhalfa, ancien ministre des Finances, a estimé qu’une « économie performante doit passer par le développement des capacités et des fondamentaux économiques nationaux ».

Ceci « à travers des partenariats et la constitution d’un pôle d’expertises et l’instauration d’une harmonie des régions ». A ses yeux, l’Algérie a atteint un niveau « élevé » en matière d’investissement et dispose de « solides » indicateurs macro-économiques. Une solidité qui doit, a-t-il souligné, évoluer vers une dynamique économique à travers les banques, les entreprises, les investisseurs, nationaux et étrangers, ainsi que les experts et autres, et s’engager sur la voie de la diversification de l’économie.