L’Algérie, un acteur clé du marché pétrolier africain, a connu une hausse significative de ses exportations de brut au cours du premier semestre 2024. Cette dynamique positive s’accompagne d’une diversification de ses clients, même si les traditionnels partenaires européens conservent une place prépondérante.
Selon les données obtenues par l’Unité de recherche sur l’énergie basée à Washington, les exportations algériennes de pétrole brut ont augmenté de 11 % sur un an, atteignant une moyenne de 416 000 barils par jour au cours des six premiers mois de 2024, contre 375 000 barils par jour en 2023. Cette hausse témoigne d’une reprise de l’activité économique mondiale et d’une demande accrue en hydrocarbures.
🟢 À LIRE AUSSI : + 29 Md $ visés d’ici 2030 : Les exportations hors hydrocarbures algériennes explosent
Si la France reste le premier client de l’Algérie en matière d’importations de pétrole brut, avec une moyenne de 75 000 barils par jour, on observe une diversification notable des destinations. L’Espagne, deuxième importateur, a vu ses importations augmenter de 4 000 barils par jour pour atteindre 65 000 barils par jour. L’Italie complète le podium avec 47 000 barils par jour.
Les pays asiatiques gagnent du terrain. L’Inde, quatrième importateur, a importé en moyenne 46 000 barils par jour, tandis que la Corée du Sud, cinquième, a plus que doublé ses importations en atteignant 42 000 barils par jour.
Le Portugal, le Royaume-Uni et les Pays-Bas suivent de près, avec des importations moyennes respectives de 30 000, 27 000 et 19 000 barils par jour.
🟢 À LIRE AUSSI : Pour la 1ʳᵉ fois de son histoire : l’Algérie se lance dans l’exportation du feldspath
Cette diversification géographique permet à l’Algérie de réduire sa dépendance vis-à-vis d’un seul marché et de mieux résister aux fluctuations des prix.
De manière générale, les exportations algériennes de pétrole sont principalement destinées au marché européen, suivi par l’Asie et l’Amérique du Nord. Quelques expéditions sont également occasionnellement dirigées vers l’Amérique latine et l’Afrique.
Pétrole : les importateurs de brut algérien ont-ils changé en 2024 ?
Parallèlement à cette hausse des exportations, la production algérienne de pétrole s’est stabilisée. En juin dernier, elle a atteint 906 000 barils par jour, un niveau proche de l’objectif fixé par l’OPEP+ pour le troisième trimestre 2024. Cette stabilité est le fruit d’une politique de production prudente, visant à préserver les réserves et à assurer un revenu stable à long terme.
Les perspectives pour le secteur pétrolier algérien semblent donc s’améliorer. La hausse des prix du pétrole, couplée à une demande mondiale soutenue, devrait permettre à l’Algérie d’accroître ses revenus pétroliers et de financer ses investissements.
🟢 À LIRE AUSSI : PIB, Exportations hors hydrocarbures : Tebboune trace les objectifs 2030 de l’économie algérienne
Toutefois, consciente des enjeux de la transition énergétique, l’Algérie a déjà mis en place une stratégie de diversification de ses exportations. Le lancement récent de l’exportation de feldspath en est une illustration concrète. Cette démarche vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures et à renforcer la résilience de l’économie.
L’Algérie renforce sa position sur le marché mondial du pétrole grâce à une production stable et à une diversification de ses clients. Si l’Europe reste son principal débouché, les pays asiatiques gagnent du terrain. Cette dynamique positive devrait permettre à l’Algérie de consolider ses finances publiques et de financer son développement économique.