Les 200 membres du nouveau CNESE ont été installés hier mardi lors d’une cérémonie présidée par le président Tebboune. Ce « Think tank » étatique, constitutionnalisé à la faveur de la révision de la Constitution de novembre 2020, doit toutefois répondre à plusieurs attentes.
Dans son discours prononcé hier, le chef de l’État a déclaré qu’il attendait de ce conseil national de concevoir des recommandations socioéconomiques et environnementales « nationales » et « inédites ». Une tache qui est loin d’être facile dans le contexte actuel que vit le pays.
« Relancer l’économie nationale » : oui, mais comment ?
Le président Tebboune a montré sa volonté de relancer l’économie en misant sur les compétences nationales. Il a notamment indiqué que le nouveau CNESE est appelé à « formuler des recommandations nationales inédites sur toutes questions d’ordre économique, social ou environnemental, et de recourir aux compétences algériennes pour relancer l’économie nationale ».
Pour le Chef de l’état, la dimension humaine est la clé de voute. Il déclare devant les 200 membres du conseil que « les sciences économiques figurent parmi les sciences humaines et sont donc liées à l’homme, aux civilisations, aux comportements, à la formation, aux modes de travail et à la consommation ». En s’appuyant sur ce constat, le président a clairement affirmé qu« il n’est pas possible d’imposer une orientation économique à un pays ».
Et d’ajouter, « Rien n’oblige d’imposer des idées importées… il faudra, pour ce faire, compter sur des compétences algériennes, au fait de la situation, en mesure de l’analyser et d’y trouver des solutions ». Le chef de l’État a également souligné l’importance du volet environnemental, appelant même à le « placer parmi les priorités dans chaque plan ou programme de développement ».
Le CNESE : vers des missions plus concrètes ?
Le Conseil national économique, social et environnemental, devient, suite à sa constitutionnalisation, un organe aux prérogatives plus élargies et aux feuilles de route plus claires. L’état attend toutefois de ce qui est qualifié comme son « think tank », des retours plus concrets.
Le CNESE, indique son président Réda Tyr, est essentiellement chargé d’élaborer des « études et des rapports relatifs aux questions de prospective en vu de les présenter au gouvernement ». Ce conseil est également chargé d’évaluer les politiques publiques et de faire le médiateur afin de régler les conflits sociaux qui pourrait avoir lieu au sein de la population, mais aussi entre le gouvernement et les acteurs économiques. Il s’agit d’une « cellule de veille pour le suivi de la mise en œuvre du plan de relance économique », indique le même intervenant.
Ce qui caractérise toutefois le nouveau CNESE c’est surtout ses nouvelles prérogatives qui lui permettent d’être saisi par la population et par les opérateurs économiques. Le CNESE peut également » étayer ses analyses » en interrogeant des ministres.
38 % du conseil sont des femmes. Il est aussi composé à 89 % d’universitaires. Le CNESE mise aussi sur la diaspora nationale à l’étranger, a indiqué le M. Tyr, tout en soulignant que son conseil va « appuyer sur les énergies de la nation ».