Édouard Philippe prône la renégociation de l’accord migratoire avec l’Algérie de 1968. En effet, l’ancien premier ministre français, Édouard Philippe, a récemment accordé une interview à L’Express, publiée le lundi 5 juin 2023, dans laquelle il exprime son souhait de remettre en question l’accord conclu en 1968 entre la France et l’Algérie concernant les questions migratoires. Selon lui, les ressortissants algériens bénéficient de trop d’avantages par rapport aux citoyens d’autres pays.
Cet accord, qui régit l’entrée, le séjour et l’emploi des Algériens en France, est basé sur des règles dérogatoires au droit commun. Il accorde des avantages particuliers aux Algériens par rapport aux autres étrangers, notamment en ce qui concerne le regroupement familial. Cependant, il existe également des inconvénients pour les Algériens, notamment pour les étudiants.
Selon Édouard Philippe, ce texte accorde des droits aux ressortissants algériens qui sont bien plus favorables que ceux accordés aux ressortissants d’autres pays. Il affirme que « Aucun ressortissant d’un autre État ne bénéficie de tels avantages ». Bien que la France entretienne des relations historiques avec l’Algérie, l’ancien premier ministre estime que le maintien de cet accord de 1968 n’est plus justifié compte tenu des relations compliquées entre les deux pays.
"Cette augmentation rapide du nombre d’étrangers en France participe à l’embolie de beaucoup de nos services publics"
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— L'Express (@LEXPRESS) June 5, 2023
L’immigration du fait accompli
Dans cette interview, Édouard Philippe évoque également le phénomène de « l’immigration du fait accompli » en France, qui est caractérisé par une forte augmentation du nombre d’étrangers depuis le début des années 2000. Il souligne également un changement dans l’origine géographique des étrangers, avec une proportion croissante de personnes provenant d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne.
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Édouard Philippe met en avant des chiffres préoccupants pour illustrer cette tendance. Pendant que la population française a augmenté de 9 %, le nombre d’étrangers a connu une hausse de 53 %. Selon lui, cette évolution ne résulte pas d’un choix politique ou d’une décision prise délibérément.
Les déclarations d’Édouard Philippe ont suscité des réactions au sein de la majorité présidentielle et de l’opposition de droite. Certains politiciens partagent son point de vue et soutiennent sa volonté de renégocier l’accord de 1968, tandis que d’autres estiment que cet accord doit être maintenu compte tenu des relations historiques entre les deux pays.
La question migratoire entre la France et l’Algérie est complexe et nécessite une approche équilibrée. La révision de l’accord de 1968 soulève des interrogations sur la manière dont les droits et les avantages accordés aux ressortissants algériens doivent être équilibrés avec ceux des ressortissants d’autres pays. Il est essentiel de trouver un équilibre entre les considérations historiques, les intérêts actuels.
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