Education : Alors que le CLA a rejoint la grève hier Le taux de suivi frôle les 90%

Education : Alors que le CLA a rejoint la grève hier  Le taux de suivi frôle les 90%

Au deuxième jour du débrayage dans le secteur, hormis le SNTE (Syndicat national des travailleurs de l’éducation) et la FNTE (Fédération nationale des travailleurs de l’éducation), toutes les factions syndicales ont investi le mouvement, et d’après le CLA (Conseil des lycées d’Algérie)

le taux de suivi dans les établissements du secondaire a frisé les 90% à la mi-journée d’hier.

D’après les syndicalistes du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) que nous avons pris le soin de contacter hier, le taux du débrayage dans le secteur de l’éducation grimpe de plus en plus puisque, selon le porte-parole du syndicat sus-cité Achour Idir, «le taux de suivi à atteint les 90% dans les lycées, alors qu’il variait entre 60 et 70% dans les deux paliers inférieurs» et ce à la mi-journée d’hier.

Ainsi, au deuxième jour de cette grève annoncée depuis le 5 de ce mois, qui a vu la tenue d’une rencontre «infructueuse» entre le ministre et les représentants syndicaux du secteur, le mouvement prend des élans à même de jeter la paralysie sur le secteur.

Une paralysie qui ne pourra que justifier «le ras-le-bol et le mécontentement qui priment chez les travailleurs de l’éducation, dont la rémunération mensuelle ne leur permet de s’entretenir que pendant 10 jours seulement, vu la dégradation continuelle du pouvoir d’achat», annonce le porte-parole du CLA.

Avant de préciser que «nous voulons plutôt un salaire pour 30 jours, ce qui épargnera un enseignant de toute précarité qui lui impose actuellement d’aller composer avec d’autres formes d’activités lucratives, à même de lui garantir de joindre les deux bouts du mois». Mr Idir, que nous avons interpellé sur les avis mitigés auprès des syndicats de l’éducation,

sur la circulaire du Premier ministre qui annule tout effet rétroactif dans le versement des indemnités, pense plutôt que «le but reste le même chez toute le famille de l’éducation, et la convergence autour de notre consensus reste toujours de mise».

«Une grève qui ne s’arrêtera qu’à la satisfaction des revendications»

Et pour lui, le fait que les syndicats entament cette grève avec 24 heures de décalage ne peut en aucun cas justifier un éventuel désaccord. Et pour revenir à la question du régime indemnitaire, le syndicaliste précise que «les indemnités ne sont pas un complément de salaire, mais ça reste seulement un instrument à même d’encourager le travailleur à plus d’efficacité et de rendement».

Interrogé sur les chiffres contradictoires concernant le taux de suivi de cette grève, puisque quelques syndicats ont annoncé des taux de 90 à 100% pour le premier jour de la protesta, alors que d’autres branches syndicales qui se justifient par une forte adhésion dans le secteur, à l’instar du CLA, n’avaient pas encore investi le débrayage, le syndicaliste estime que les chiffres réels ne peuvent pas être connus dans un laps de temps aussi court, car il faut d’abord rassembler toutes les données.

Tout en précisant que «cette grève qui durera une semaine, restera toujours optionnelle d’une reconduction automatique, dans un leitmotiv qui se maintiendra jusqu’à satisfaction de nos revendications». Des revendications que les travailleurs de l’éducation trouvent tout à fait légitimes, eux qui se sont «sacrifiés pendant les années 90 faites

de crises sécuritaire et économique, où nous avons partagé la misère avec tous nos compatriotes, mais malheureusement à la sortie du tunnel on n’a rien reçu en contrepartie», précise notre interlocuteur. Avant de conclure sur un ton plein de désolation qu’ «à l’heure de l’aisance monétaire il est vraiment temps de prendre en charge le marasme social qui taraude les esprits des Algériens au lieu de continuer à céder aux pressions qui parviennent des institutions internationales».

K. H.