La rentrée des classes en Algérie est plus tendue que jamais. Syndicats, travailleurs, élèves et autorités, chacun chante en solo, composant ainsi une véritable cacophonie. Outre le pouvoir d’achat qui est en berne, les défis administratifs qui paralysent le secteur sont loin d’être réglés, notamment celui de la titularisation des contractuels, qui est au cœur des menaces de grève.
« Retour à la contestation et aux grèves ». C’est la décision à laquelle sont arrivés les participants à la réunion du Syndicat du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), tenue les 24 et 25 septembre, à Boumerdès. Selon ces syndicalistes, la lutte reste « la seule solution de s’emparer des droits ».
Une absence de transparence est signalée par le syndicat en ce qui concerne notamment le mouvement des enseignants. Tous s’interroge sur les critères qui régissent cette démarche. Un chaos relatif à l’élaboration des cartes pédagogiques et au recensement du surplus est également évoqué. Les cartes sont révisées plusieurs fois, ce qui ouvre la voie à toutes les manipulations, notamment celles financières.
Titularisation des contractuels : quelle transparence ?
Le syndicat n’a pas manqué d’évoquer la question des contractuels et des remplaçants. Le CLA a notamment dénoncé le « mystère » qui entoure la gestion du dossier des recrutements des professeurs, des contractuels, et des remplaçants. Pour éviter des dérives bureaucratiques, le syndicat a appelé à impliquer tous les acteurs et à définir les critères et les responsabilités.
D’après ces syndicalistes, chacun y va de sa propre loi. Une improvisation qui ne peut que se muer en déliquescence. Il y aurait même des directions de l’éducation qui ne prennent en considération que les contrats liés aux postes vacants, excluant de fait les enseignants qui ont travaillé comme remplaçants à l’occasion de congés de maladie et de maternité. D’autres directions, dénonce la même source, ont restreint le recrutement pour seuls les professeurs contractuels ayant travaillé au cours de la précédente année scolaire.
Le syndicat n’a pas manqué de souligner qu’il y a des professeurs sous pression, notamment ceux qui enseignent les mathématiques et les sciences de gestion. Le CLA appelle de ce fait à la création de nouveaux postes. Pour conclure, les syndicalistes n’ont pas omis de signaler qu’il y a des professeurs qui se plaignent encore du retard enregistré dans le paiement de leurs salaires.