M. Aziza
Les épreuves du Baccalauréat 2019 se sont déroulées dans de «bonnes conditions» dans l’ensemble, selon certains syndicats du secteur. La première évaluation de syndicats de l’Education a fait ressortir des points positifs, tels que « l’absence de fuites de sujets» et en général « la bonne organisation dans les centres d’examens», à travers le pays.
Et ce, contrairement aux trois dernières années où les fuites des sujets, l’implication de certains surveillants du Bac dans des tentatives de copiages ainsi que le problème des retardataires avaient marqué ces sessions. Un ensemble de facteurs qui menaçait, sérieusement, la crédibilité du Bac algérien. Si les syndicats ont applaudi les premiers résultats par rapport au déroulement du Bac, ils n’ont pas caché leur désarroi sur les moyens utilisés empêchant les fuites des sujets, notamment « la coupure d’Internet ou plutôt le blocage des réseaux sociaux». Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’Enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, a invité les autorités concernées à trouver d’autres mécanises de lutte contre les fuites des sujets « car la coupure d’Internet, en 2020, est synonyme d’une perte sèche pour l’Economie du pays».
Tout en affirmant que la préparation et le déroulement du Baccalauréat sont passés dans de « bonnes conditions », Meziane Meriane a relevé quelques faits tels que les tentatives du copiage enregistrées dans certains centres, la complexité des sujets des maths pour les filières mathématiques et scientifiques, selon les candidats.
Pour Meriane, les sujets proposés sont des sujets consistants et moyens pour d’autres filières « mais il faut le reconnaitre ce sont des épreuves du Baccalauréat ». Et de proposer en urgence la refonte du Baccalauréat, pas uniquement pour la question des horaires ou la durée de l’examen (passer de cinq à trois jours), mais de revoir la question des coefficients et le choix des sujets du Bac.
Le coordinateur du SNAPEST plaide pour des sujets d’intelligence et d’analyse, le seul et unique moyen qui peut contrecarrer le copiage dit « classique ». Il a également appelé le département d’Abdelhakim Belaabed à accompagner les enseignants violentés par des élèves, auprès de la justice. « Il y a des cas où les élèves ont violenté des enseignants qui avaient une attitude sévère lors de la surveillance du Bac».
Même son de cloche chez le porte-parole de l’UNPEF, Abdelwahab Lamri Zeghar, qui a critiqué pour sa part la coupure d’Internet, ou plutôt le blocage quasi total des réseaux sociaux, en précisant que « la majorité des syndicats du secteur sont contre la coupure d’Internet : il ne faut, en aucun cas, pénaliser les citoyens ». Notre interlocuteur a attesté que le Baccalauréat 2019 s’est déroulé « dans des conditions qu’on peut qualifier de normales, hormis l’épreuve des mathématiques qui semblait compliquée pour les candidats des filières mathématiques et scientifiques ».