L’appel à la grève lancé par le collectif des syndicats autonomes a été massivement suivi hier engendrant d’importantes perturbations dans les établissements scolaires. Les syndicats ont annoncé un taux de suivi national de 57, 56%. Les cinq syndicats qui seront rejoints également par le Cnapeste se réuniront, jeudi, pour décider du gel ou de la radicalisation de leur mouvement de protestation.
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – De nombreux élèves ont rebroussé chemin hier en raison de la grève à laquelle a appelé le collectif des syndicats autonomes. La ministre de l’Education était pourtant claire : les élèves ne doivent pas quitter les établissements scolaires. Certains directeurs d’établissements ont fait, cependant, fi de cette instruction. Les syndicats ont annoncé un taux de suivi national de 57,56%. «Les différents corps du secteur de l’éducation ont répondu massivement à l’appel à la grève du collectif des syndicats et ce, malgré la campagne sauvage lancée à la veille de notre mouvement par les directeurs d’établissements et la tutelle pour casser la grève, mais la famille éducative a répondu massivement à la grève en raison de la légitimité de nos revendications», a déclaré le collectif des syndicats autonomes. «Le taux de suivi varie d’une wilaya à une autre, allant de 78% à 35% dans certaines wilayas, mais on ne s’attendait pas à une telle mobilisation, les enseignants ont répondu massivement à l’appel à la grève, et on peut dire que le mur de la peur a été cassé, et ce, malgré les menaces de certains directeurs d’établissements et inspecteurs de l’éducation, ainsi que le travail qu’ont fait certains syndicats proches du ministère pour casser la grève», a indiqué Boulam Amoura, président du Satef. Le syndicaliste estime que la tutelle n’a rien fait pour désamorcer la crise. «Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’aller vers la grève», a-t-il indiqué. «Nous n’avons même pas encore reçu les P-V des réunions bilatérales. J’ai été contacté dans la soirée de lundi par des cadres du ministère me demandant de passer pour récupérer le P-V, le mardi à 8h, on me dit que les P-V ne sont pas encore prêts et il reste encore quelques retouches», a indiqué M. Amoura qui pointe du doigt un manque de sérieux. La ministre de l’Education a annoncé que les projets de P-V de réunions seront envoyés aux syndicats dans l’après-midi du lundi. La tutelle devra donner sa réponse sur les revendications liées au maintien du travail de la commission mixte relatif au statut particulier des travailleurs du secteur, le maintien de la retraite proportionnelle et de la retraite sans condition d’âge, l’abrogation définitive de l’article 87 bis (de la loi de finances de 2015) et la création d’une prime spécifique aux corps communs et ouvriers qualifiés, l’application immédiate du décret présidentiel 266/14, l’amélioration de la prime de zone sur la base du nouveau salaire de base et non celui de 1989, et la mise en place de mécanismes qui restaurent l’équilibre et le pouvoir d’achat. Le collectif attend aussi des réponses concernant leurs demandes liées à la révision des programmes et méthodes d’enseignement pour les adapter au niveau des élèves, notamment dans l’école primaire, à la diminution du volume horaire dans tous les paliers avec la prise en compte de la quantité de travail et des objectifs, ainsi qu’à la protection de l’autorité pédagogique des enseignants.
L’Unpef, le CLA, le SNTE, le Snapest, le Satef et le Cnapeste se réuniront jeudi pour décider de la suite à donner à leur mouvement de protestation. Ils décideront, sur la base des réponses de la tutelle, du gel ou de la radicalisation de leur mouvement.
S. A.