Éducation: L’apprentissage en crise

Éducation: L’apprentissage en crise

Le Conseil national des programmes a du pain sur la planche. Il se penche sur les apprentissages et les méthodes d’apprentissage. Un dossier des plus lourds au regard des défis à relever en la matière. Les résultats des différentes études sont sans appel : les compétences des apprenants sont souvent très limitées. La mémorisation en est la principale raison.

Session ordinaire du Conseil national des programmes. Ses membres ont présenté le rapport d’étape du plan d’action du relatif à l’évaluation des domaines des compétences en matière de la culture mathématique, la culture scientifique et la compréhension de l’écrit.

En assistant à la clôture des travaux, la ministre de l’Education a insisté sur «les efforts à fournir pour améliorer les méthodes d’enseignement et d’apprentissage et une détermination précise des niveaux de compétences à atteindre dans tous les paliers scolaires».

Crise d’apprentissage

Il s’agit essentiellement de prendre en charge les compétences manquantes chez les élèves en difficulté. Les membres du Conseil national se penchent essentiellement sur les connaissances notamment en sciences, en mathématiques, en technologie, en langues et en matière de sciences sociales. Les rapports en la matière sont alarmants. Les résultats d’une enquête élaborée dans le cadre du programme PISA mettent le doigt sur les difficultés rencontrées par les élèves des différents paliers.

L’enquête s’est intéressée aux compétences non scolaires des élèves en ne faisant pas appel à ce qu’ils font de mieux, à savoir apprendre par cœur, mais à d’autres compétences telles que l’esprit de synthèse et la capacité d’élaborer des hypothèses.

Les résultats sont sans appel : l’échantillon concerné par ladite enquête s’est avéré avoir beaucoup de lacunes en mathématiques, incapables d’élaborer une hypothèse scientifique. Ce que font le mieux les apprenants, c’est apprendre et restituer leurs leçons telles que apprises sans faire d’efforts particuliers. Nouria Benghabrit affirmait le jour de la restitution de cette enquête que l’école était aujourd’hui face à «une crise d’apprentissage». Comment en sortir ? En misant sur la formation des enseignants notamment, affirmait la ministre de l’Education pour qui les méthodes d’apprentissage doivent connaître une évolution.

Le Conseil à la rescousse

Les membres du Conseil des programmes ont justement pour mission d’initier la réflexion sur les meilleures méthodes afin de transformer les élèves de simples récepteurs à de véritables acteurs au cours de leurs cursus. Son installation est intervenue en application du décret exécutif n°15-307 du 6 décembre 2015 fixant les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement du Conseil national des programmes, lequel définit le Conseil comme une «instance nationale compétente pour émettre des avis et faire des propositions au ministère de l’Education nationale, sur toutes les questions liées aux programmes, méthodes, horaires et moyens d’enseignement». Il a pour mission de proposer la conception générale des enseignements, la formulation des objectifs généraux de l’enseignement à partir des finalités de l’éducation. Il est présidé par Cherifa Ghetas, universitaire spécialisée dans la didactique de la langue arabe, et composé de deux responsables de l’administration centrale du ministère de l’Education nationale en charge des enseignements, de l’inspecteur général du ministère de l’Education nationale, de deux praticiens dans le domaine de la pédagogie, du directeur général de l’Institut national de recherche en éducation (INRE), du directeur de l’Observatoire national d’éducation et de formation (Onef), du président du Conseil national d’éducation et de formation (CNEF), des présidents des groupes spécialisés, de cinq membres parmi les universitaires spécialisés dans les langues, les sciences de l’éducation, les sciences humaines et sociales, les sciences exactes et expérimentales et la technologie, les arts et l’éducation physique et sportive et des experts relevant des institutions, outre un expert du Conseil supérieur de la langue arabe, un expert du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), un expert du Haut Conseil islamique (HCI), un expert du Centre national d’études et de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er Novembre 1954. Ils ont la lourde tâche de faire aboutir une réforme qui a trop longtemps souffert des hésitations des uns et des autres.

N. I.