Pour le troisième lundi consécutif, les écoles primaires ont été paralysées, hier lundi, par un mouvement de grève nationale. La grève était ponctuée par un rassemblement devant le siège du ministère de l’Éducation nationale à Alger.
Karim Aimeur – Alger (Le Soir) – Les établissements scolaires du cycle primaire ont connu, hier, une nouvelle grève générale suite à des appels anonymes lancés sur les réseaux sociaux, appuyés, à l’occasion de ce troisième lundi de protestation, par quelques syndicats autonomes à l’instar de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef) et du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE).
Le taux de suivi a varié d’une wilaya à une autre, atteignant une moyenne de 62%, selon le SNTE. Dans certaines wilayas, comme Tizi-Ouzou, le taux de suivi s’est rapproché de 90% alors que dans la capitale, une moyenne de près de 50% a été enregistrée en prenant en compte les différences entre les trois Directions de la wilaya. Cette grève générale a été ponctuée par un rassemblement de dizaines d’enseignants du cycle primaire devant le siège du ministère de l’Éducation nationale à Alger.
Les protestataires ont dénoncé la dégradation de leur situation professionnelle, affirmant que leurs revendications étaient légitimes. Les grévistes revendiquent, en effet, l’amélioration de leur situation et les conditions de travail ainsi que des augmentations de salaire, estimant que «le fait qu’un enseignant du primaire touche un salaire de moins de 35 000 dinars est dégradant, voire insultant».
«Nous formons les générations de demain. Nous avons une charge de travail incroyable non seulement au sein des établissements mais aussi à la maison, car le travail se prolonge avec les préparations des cours, les corrections des feuilles d’examen… Tout ça pour un salaire qui ne dépasse pas 35 000 dinars», regrette un enseignant.
Les enseignants du primaire sont tenus, en outre, de faire un autre travail de gardien et de surveillant. C’est, en effet, eux qui gardent les élèves pendant la récréation et ce sont eux qui les conduisent aux cantines et les gardent. Ils ne leur manque qu’à leur cuisiner et leur servir à manger.
Dans la plateforme de revendication du SNTE figurent également la modification du statut particulier, de sorte à reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire au même grade de base, et le réexamen des heures de travail des enseignants du primaire par rapport au temps de travail du moyen et du secondaire.
Le syndicat réclame également l’application immédiate du décret présidentiel 266/14 avec effet rétroactif depuis sa délivrance en 2014, le recrutement de superviseurs afin d’assurer l’encadrement des élèves dans la cour et les cantines et de permettre aux enseignants de se consacrer à leurs tâches pédagogiques, réinstaurer le système de spécialisation dans l’enseignement primaire, notamment pour l’éducation sportive, les mathématiques et la peinture afin de réduire les tâches de l’enseignant.
Une autre grève dans le secteur sera observée demain mercredi à l’appel de l’Unpef qui exige, en plus des revendications citées, le retour du droit à la retraite anticipée et sans condition d’âge, la régularisation de la situation des enseignants formés après le 3 juin 2012, afin de leur permettre de bénéficier des différentes promotions et la révision des programmes pédagogiques de manière à réduire le volume horaire et le poids du cartable de l’élève et augmenter ainsi la qualité de l’enseignement.
K. A.