Les résultats scolaires des élèves des trois paliers de l’éducation nationale pour le compte du premier trimestre ont connu un net recul. Le niveau des élèves est alarmant d’un point de vue pédagogique.
Les conséquences de l’épidémie du coronavirus sur le niveau des élèves, d’au moins pour le premier trimestre, est clairement apparent. Pour des spécialistes, le confinement qui a duré plusieurs mois a chamboulé les élèves. Face à cette situation, le constat est vite fait : les résultats du premier trimestre sont « catastrophiques ». Une situation redoutée pour ceux du 2e trimestre.
Selon Meziane Meriane, le coordinateur national du Snapeste, « les résultats du 1er trimestre sont en dessous de toutes nos espérances ». Il a, en effet, souligné dans ce sens que « la moitié de l’année scolaire donne déjà un avant-goût peu plaisant de ce que nous risquons de constater à la fin de l’année ».
Pis encore, il déplore que « malheureusement, rien n’ait été fait » au niveau de la tutelle pour remédier à cette situation et sauver les résultats de l’année scolaire. Selon des sources au ministère de l’Éducation, citées par le quotidien El Watan, « seulement 30% des élèves en première année secondaire auraient eu la moyenne de 10/20 et à peine 22% pour les terminales ». Même constat pour les élèves du moyen.
Si l’année scolaire actuelle a été effectivement sauvée, a priori on ne peut pas en dire autant pour le niveau des élèves, d’au moins du point de vue des pédagogues.
« Nous avons sauvé l’année scolaire, mais pas l’apprentissage des élèves ».
Dans un entretien accordé ce lundi au quotidien El Watan Missoum Abdelkader en sa qualité de Pédagogue et formateur à l’Institut national de formation du personnel de l’éducation et coordinateur des écoles associées à l’Unesco abonde dans ce sens. Pour lui, les élèves « sont perturbés autant que lorsqu’ils étaient chez eux pendant près de 8 mois ». Ajouter à cela « le cadre d’apprentissage en classe, où l’enseignant est excédé par la répétition des cours plusieurs fois dans la journée ».
Ainsi, avec toutes ces conditions d’apprentissage, ainsi que celles obligeant l’enseignant « de faire vite, étant donné qu’il n’a que 45 minutes pour donner son cours », n’ont pas été sans conséquence sur les résultats catastrophiques constatés pour le 1er trimestre de l’année scolaire en cours.
Dans ce sens, le pédagogue estime que « nous avons sauvé l’année scolaire, mais pas l’apprentissage des élèves ». D’ailleurs, il souligne à ce propos que « ces résultats étaient évidents ». Un autre facteur est également à prendre en considération à côté des raisons citées en haut, c’est le stress qu’on vécut les élèves « durant le confinement, dû à l’incertitude quant à la continuité des cours ».
Comme solution, malgré que Missoum Abdelkader estime qu’il est un peu tard pour agir, il préconise « de donner plus de liberté, notamment pédagogique, aux établissements afin de remédier ou réajuster ce qui peut l’être ».