La prochaine rentrée scolaire s’annonce d’ores et déjà houleuse pour le département de Nouria Benghebrit qui affirme être sur la bonne voie dans sa démarche réformatrice visant à refonder une école publique de qualité.
Cependant, la stabilité figurant sur la liste de ses priorités pour concrétiser cet objectif manquerait à la prochaine rentrée. C’est du moins ce que prédisent les syndicats du secteur qui évoquent un climat tendu en perspective. D’après eux, toutes les conditions sont réunies pour une rentrée sous le signe de la mobilisation. Un front social en ébullition, d’un côté et des conditions pédagogiques déplorables d’un autre. «Cette rentrée sera sûrement marquée par la protestation interne due aux conditions pénibles habituelles marquant chaque rentrée scolaire», prévoit le Conseil des Lycées d’Algérie (Cla). Comme chaque année, souligne son porte-parole, Bachir Hakem, les problèmes récurrents de la rentrée sociale seront à la page et seront marqués, cette fois-ci, par une forte baisse du pouvoir d’achat des travailleurs épuisés par le budget alloué aux vacances d’été, celui de la rentrée scolaire ainsi que celui l’Aïd. Ajouter à cela, poursuit-il, l’action du front social dont la motivation est de préserver «les petits acquis» stipulés par le code du travail. «Les patrons, le gouvernement et l’UGTA, en annonçant la remise en cause des acquis sociaux pour cause de politique d’austérité, au moment où certains syndicats ont demandé la préservation des acquis et l’augmentation du taux de la pension de retraite à 100% après 25 ans de travail», fustige-t-il. Pour contrer la démarche du gouvernement, le Cla est prêt à tout faire pour faire valoir ses acquis.Des actions se préparentCe dernier se prépare, d’après son secrétaire général, Idir Achour, à mobiliser ses troupes pour dénoncer ce qu’il appelle «la politique de l’injustice». Il ne lui reste, d’ailleurs, que de trancher, lors de son conseil national qui se réunira la 2e semaine de la rentrée, sur la forme et la date de son mouvement de protestation.
Pour sa part, la fédération de l’éducation relevant du Snapap n’a pas manqué d’énumérer les problèmes d’ordre pédagogique et socioprofessionnel, dont la surcharge des classes, le dysfonctionnement du statut particulier des travailleurs du secteur et l’encadrement pédagogique déficitaire. Ainsi, un retour aux système de contractualisation reste une évidence, relève Nabil Ferguenis, chargé de communication du Snapap. La mise en œuvre dès la rentrée du programme dit de 2e génération est un autre facteur qui compliquera les choses, selon toujours M. Ferguenis. «Jusqu’à présent, aucun séminaire ni formation ne sont organisés au profit des enseignants du primaire concernés par ce programme, qui trouveront des difficultés dans l’application du programme», soulève-t-il. Cela avant de revenir sur le nouveau projet de code du travail et du dossier de la retraite anticipée qui seront à l’origine d’une grande mobilisation. Une mobilisation qui sera marquée par le retour sur le terrain de la contestation des contractuels et les adjoints d’éducation.