Éducation nationale: Le CNAPESTE déclare la guerre au ministère

Éducation nationale: Le CNAPESTE déclare la guerre au ministère

Les appels à la contestation se succèdent dans le secteur de l’Éducation nationale. À tour de rôle, les syndicats dénoncent, à l’unanimité, la dégradation des conditions de travail et reprochent au ministère de ne pas être à l’écoute des travailleurs. Ainsi, le CNAPESTE est le troisième syndicat à monter au créneau en ce début d’année scolaire. Appelant ses adhérents à se mobiliser et se préparer à un éventuel débrayage national, le CNAPESTE menace de paralyser les écoles, sachant que l’an dernier il était l’initiateur d’une grève de trois mois ayant occasionné un retard considérable dans l’avancement du programme scolaire notamment dans les lycées. Réuni samedi dernier en session ordinaire, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) a dressé un tableau noir de la situation qui prévaut dans le secteur.

Après la lecture des rapports de wilayas, et une discussion approfondie de toutes les questions exposées, il a été déduit, en premier lieu, que les conditions de travail des enseignants ne se sont guère améliorées, peut-on lire dans le communiqué ayant sanctionné la réunion. Dans ce sens, le CNAPESTE fait état d’une absence totale de moyens d’enseignement et de pédagogie, le manque d’encadrement et d’équipements, la surcharge des classes, et le gel de postes budgétaires de manière répressive. Le syndicat dénonce, également, des pressions exercées sur «l’autorité pédagogique» en mettant à l’écart l’enseignant dans différentes opérations pédagogiques notamment à travers la limitation de l’autorité et du rôle des conseils de classes. Le conseil national du CNAPESTE affirme, en outre, dans le même communiqué, avoir constaté une volonté chez les responsables du ministère de l’Éducation de porter atteinte au statut particulier des travailleurs du secteur et au dossier des œuvres sociales ainsi qu’à plusieurs acquis des fonctionnaires après «de longues luttes et grands sacrifices».

Le conseil reproche à la tutelle, aussi, de ne pas assumer ses engagements notamment ceux qui ont trait aux PV signés au niveau national et local. Devant cet état de fait, souligne la même source, le ministère de l’Éducation devra assumer sa responsabilité devant un éventuel blocage que risque de connaître le secteur et ce à tous les niveaux. Appelant le département de Benghebrit à prendre en considération les différentes revendications socioprofessionnelles des travailleurs, et régler tous les soucis du secteur, le CNAPESTE met en garde contre toute atteinte pouvant toucher les acquis des fonctionnaires, et avertit contre les répressions des activités syndicales et l’atteinte à ce droit. Il est à signaler que le secteur de l’Éducation est en effervescence depuis la rentrée scolaire. Les manques et les dysfonctionnements, à tous les niveaux, ont fait que les mouvements de contestations, initiés par différents corps, se multiplient. À commencer par les intendants, passant par les conseillers d’orientation, les enseignants du cycle secondaire et les autres paliers, la situation risque de s’ébranler si la tutelle persiste à faire la sourde oreille.

Ania Nait Chalal