Alors que la ministre de l’Education national, Mme Benghebrit, se prépare à entamer une année scolaire assez particulière, avec des classes surchargées et un programme pédagogique en chantier, ça chauffe déjà du côté des travailleurs qui ne semblent pas très enthousiastes à reprendre le chemin des classes.
C’est le cas des travailleurs du Syndicat national des adjoints de l’éducation (SNTE) qui prévoient le boycott de la rentrée scolaire le 6 septembre prochain. Mieux encore, pour se faire entendre, les syndicalistes ont annoncé leur volonté de tenir un sit-in de protestation le jour même au niveau du ministère de l’Education nationale. Alertée par cette nouvelle, qui risque de déstabiliser la rentrée scolaire, la ministre de l’Education a joué la carte du dialogue en organisant une rencontre, mercredi dernier, entre les représentants du ministère de l’Education nationale et ceux de la Coordination nationale des adjoints de l’éducation, affiliée au SNTE.
Cette rencontre, qui a pour objectif de calmer les tensions et de tenter d’apporter des réponses aux revendications du syndicat, n’a malheureusement pas porté ses fruits, d’après Kouider Yahiaoui, responsable au SNTE. Il a affirmé que le syndicat n’a pas été satisfait des réponses de la tutelle. Néanmoins, et face à l’initiative de la tutelle, le syndicat a décidé de tenir une assemblée générale aujourd’hui dans la wilaya de Sétif, pour décider du boycott ou pas de la rentrée scolaire. Lors de cette réunion extraordinaire, il sera question de présenter aux membres du Conseil national de la coordination des adjoints les réponses de la tutelle. Ces derniers seront en charge de décider de la suite de leur action.
Rappelons que le SNTE a appelé a la révision du nouveau statut particulier des travailleurs de l’Education ainsi que le traitement rapide des déséquilibres enregistrés dans le droit des travailleurs de l’Education n°08-315, modifié et complété par la loi 12-240, portant sur le statut des censeurs de lycée dans le cadre du comité ministériel conjoint. Le syndicat a dénoncé aussi le laxisme du ministère de l’Education nationale dans la prise en charge des revendications des travailleurs du Sud et des Hauts-Plateaux, qui réclament l’application du nouveau salaire de base à titre rétroactif à partir du 1er janvier 2008 pour la prime de zone.
En plus du SNTE, Madame Benghabrit devra faire face à de nombreuses requêtes de la part des syndicats autonomes de son secteur, qui n’ont pas encore digéré le fait d’être écartés des chantiers des réformes et de l’élaboration des nouveaux manuels scolaires. C’est le cas de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef), dont le président a annoncé mettre sur la table la question de la refonte du système pédagogique. Mais ce qui risque sérieusement de perturber l’année scolaire est sans doute la reprise du mouvement de protestation de l’Intersyndicale, constituée majoritairement de nombreux syndicats du secteur de l’éducation. Revendiquant l’annulation de la réforme de la retraite et dénonçant l’avant-projet du code du travail et la baisse du pouvoir d’achat, l’Intersyndicale tiendra une réunion le 16 septembre prochain pour décider de son nouveau calendrier d’actions.
Pour rappel, l’Intersyndicale avait initié, l’an dernier, une série de grèves cycliques de trois jours qui avaient paralysé l’école algérienne. A l’issue de cette action, elle avait obtenu un amendement, maintenant la retraite sans conditions d’âge jusqu’à 2019. Cependant, ce geste du gouvernement n’a pas tardé à entraîner une véritable hémorragie dans le secteur de l’Education avec 8 000 départs à la retraite en 2017.