Education nationale : Le SNTE ouvre le débrayage dans les primaires

Education nationale : Le SNTE ouvre le débrayage dans les primaires

Après une accalmie qui aura marqué le premier mois de l’année scolaire 2019-2020, les écoles du cycle primaire renouent aujourd’hui avec le débrayage auquel a appelé, hier, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE).

Cette organisation syndicale précipite, en effet, le retour à la contestation dans les établissements scolaires, déjà annoncé dans le cycle primaire pour la journée du mercredi par l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef).

Le retour effectif de la protesta dans le secteur de l’éducation porte ainsi la griffe de la SNTE, qui a appelé ses adhérents et ses sections à contribuer à la réussite de la grève nationale d’aujourd’hui dans le cycle primaire, motivée par une dizaine de revendications catégorielles. L’une de ces revendications évoque l’impératif de « remédier aux incohérences contenues dans les statuts particuliers qui ne saurait être réglées définitivement qu’à travers une révision des classements des enseignants du primaire, du moyen et du secondaire».

Le SNTE revendique également une reconsidération de la « classification des enseignants de l’enseignement primaire conformément au certificat d’emploi et aux tâches pédagogiques assignées, l’accélération de la restructuration de la phase primaire et réduire les heures de travail des enseignants en raison de la spécificité de leurs tâches. Le même syndicat réclame aussi l’intégration des surveillants pédagogiques dans le primaire pour dispenser les enseignants des tâches de surveillance et d’accompagnement des élèves sur la place et dans le restaurant, ainsi que de tout ce qui se trouve en dehors de la classe.

Le SNTE plaide, dans son appel à la grève, un réajustement du statut des enseignants formés après le 3 juin 2012 pour leur permettre de bénéficier d’une promotion au rang de composante.
En attendant de vérifier son impact et son taux de suivi, le débrayage signé SNTE précède celui de l’Unpef annoncé pour demain dans les écoles primaires du pays. « On a décidé d’opter pour une journée de grève nationale et de porter les revendications des enseignants du primaire parce qu’ils sont dans leur droit», a expliqué samedi à Reporters le porte-parole de l’Unpef qui a relevé qu’il compte « 160 000 adhérents dont 100 000 dans le cycle primaire».

Le même responsable a relevé qu’il est attendu à travers cette action notamment une séparation entre la mission de formation et celle de surveillance et de suivi des écoliers pendant les récréations. Ils réclament le recrutement d’un personnel spécial pour cette mission comme cela se fait dans les CEM et les lycées.

Il demande également une reclassification de l’enseignant primaire dans la catégorie 13 comme les enseignants du moyen et du secondaire et revendique aussi la « réduction du volume horaire, un enseignant primaire totalise 30 à 32 heures de cours par semaine, 10 heures de plus que leurs collègues des deux autres paliers », ajoutant que les enseignants du primaire veulent dispenser des cours dans la discipline dans laquelle ils se sont spécialisés durant leur formation universitaire. « Ce n’est pas facile pour quelqu’un qui a fait les sciences humaines à l’université de se retrouver à donner des cours en mathématiques », a-t-il justifié.

Le CSA avance sa grève au 28 octobre
Par ailleurs, et s’agissant de la journée de protestation nationale prévue par la Confédération des syndicats algériens (CSA) le 29 octobre, elle aura lieu finalement la veille, c’est-à-dire le 28 octobre, selon une version actualisée du communiqué annonçant l’action de protestation.

Réunies, en effet, jeudi dernier à l’effet de s’entendre sur une position commune par rapport à l’élection présidentielle du 12 décembre, les organisations syndicales composant la CSA ont reposé les revendications socioprofessionnelles des différentes catégories professionnelles qu’elles représentent et qui ne sont pas encore satisfaites sur fond de soutien et d’appui au mouvement populaire.

La CAS a opté, dans l’espoir de faire entendre sa voix, pour « une journée de protestation accompagnée de marches dans toutes les wilayas à partir de 10 heures ». Les revendications en lien direct avec le Hirak n’ont pas été oubliées par la CSA qui réclame notamment «la libération des détenus d’opinion, l’allègement des mesures d’accès à la capitale durant les vendredis ainsi que la levée des pressions sur tous les médias qu’ils soient privés ou publics ».

Nazim BRAHIMI