Education Nationale: L’enjeu des milliards des œuvres sociales

Education Nationale: L’enjeu des milliards des œuvres sociales

L’enjeu est de taille. Des milliards de dinars sont en jeu. L’aspect n’est pourtant pas purement financier.

La gestion des œuvres sociales réveille de vieilles luttes de leadership. Pas d’élection, cependant, cette année. Ainsi en a décidé la ministre de l’Education. La commission des œuvres sociales rempile au-delà de son mandat. Les syndicats lui demandent des comptes.

Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Il aura fallu une réunion de cinq heures pour permettre aux membres de la commission des œuvres sociales de répondre à toutes les interrogations des syndicats. Jeudi, les deux parties se retrouvaient pour la deuxième fois en un mois.

Une réunion qui s’était imposée après la première qui avait laissé les représentants des travailleurs de l’éducation sur leur faim. Ces derniers avaient soulevé beaucoup d’interrogations autour du bilan de la commission des œuvres sociales : comment l’argent avait été géré ? Les membres disposaient-ils de tous les justificatifs ? Jeudi encore, les membres de la commission des œuvres sociales ont dû s’expliquer devant les syndicats. Ces derniers ont pu poser toutes les questions qui leur semblaient importantes.

De son côté, jouant la transparence, la commission s’est dit prête à tout dévoiler, affirmant que si des doutes persistaient quand même sur la bonne gestion des œuvres sociales, il était possible de recourir à la justice.

Pour le moment, aucune action de ce type n’est envisagée mais la grogne est perceptible. La raison ? Le prolongement du mandat de l’actuel bureau qui est arrivé à son terme en juillet dernier. La ministre de l’Education avait décidé en effet en juillet dernier de prolonger le mandat de l’actuel bureau. Pourquoi ? En raison d’une année «exceptionnelle». En quoi l’est-elle ? Faisait-elle allusion à l’imminence de l’élection présidentielle ? Benghabrit n’en dira pas plus. Sa décision n’a pas été du goût de l’ensemble des partenaires sociaux.

Cette politique de fait accompli a, en effet, été à l’origine d’une levée de boucliers. Aujourd’hui encore, rien n’est réglé.

Cela fait deux mois que la commission des œuvres sociales vit une situation de gel de fait. Les raisons ? Pour pouvoir activer légalement, elle est, en effet, tributaire d’une décision de la tutelle. C’est cette dernière qui doit notifier à la commission l’autorisation d’activer en dehors du mandat légal. La décision aurait été signée en septembre sans jamais avoir été notifiée aux membres de la commission. Le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, avertit que si d’ici la fin du mois, la situation n’est pas débloquée, le syndicat réclamera des élections au plus tard au mois de novembre prochain.

Ce même syndicat continue de réclamer la mise en place de la commission gouvernementale devant établir l’inventaire des œuvres sociales de l’éducation. Un outil de contrôle qui mettrait la commission à l’abri des accusations récurrentes. La décision de mettre sur pied cette commission avait été prise suite au blocage total qu’avait connu la commission des œuvres sociales.

Au cœur d’un scandale, ses activités ont été stoppées pénalisant des millions d’employés du secteur. Les milliards de dinars récoltés chaque année mettent les œuvres sociales, les plus importantes en termes de volume, au cœur de convoitises depuis de longues années déjà.

N. I.