Organisation d’un examen à la prochaine rentrée scolaire pour la promotion de 45 000 enseignants dans les trois cycles et le transfert systématique à d’autres postes pour les enseignants qui ne sont pas positionnés dans la grille actuelle.
Le ministère de l’Education nationale tiendra aujourd’hui, une rencontre avec les syndicats et les représentants des enseignants.
Lors de cette réunion, le ministère donnera les réponses des autres parties gouvernementales concernées par les dossiers en suspens ayant motivé les mouvements de protestation qui ont eu lieu ces dernières années.
Les revendications salariales et celles liées au statut des travailleurs du secteur ainsi que celles relevant des indemnités régionales et spécifiques ont été transmises au Premier ministère et à la direction de la Fonction publique.
La réunion d’aujourd’hui cadrera donc le débat sur les dysfonctionnements dénoncés par les syndicats autour du statut régissant les postes, les promotions ainsi que les modifications indemnitaires qui en découlent. A travers cette rencontre la ministre de l’Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, se lance dans une perspective lui permettant d’anticiper tout mouvement de protestation qui pourrait mettre en cause le bon déroulement de l’année scolaire 2015-2016, et d’éviter d’éventuelles grèves, qui n’ont cessé de frapper le secteur depuis une dizaine d’années. Cette rencontre déterminera, donc, le sort de la relation entre le ministère et les syndicats durant l’année scolaire en cours.
Il faut rappeler dans ce contexte qu’une commission mixte a déjà été installée pour apporter des propositions sur les «dysfonctionnements et autres injustices» relevés sur le texte en vigueur depuis 2012. Les représentants des travailleurs ont relevé des «anomalies» concernant l’exclusion de plusieurs catégories de fonctionnaires des avantages de la promotion et du régime indemnitaire.
Le mouvement des cadres dans le secteur et les promotions dont bénéficient régulièrement les fonctionnaires sont perturbés par des insuffisances auxquelles il est impératif de remédier pour éviter tout autre mouvement de protestation. L’évolution du dossier de la hausse de la prime de zone et son calcul à partir du salaire de base de 2008 au lieu de celui de 1995, est également au menu de cette réunion. Il faut rappeler qu’une grève qui a duré longtemps, a eu lieu au cours de l’année 2013, à l’appel de plusieurs syndicats de l’éducation, notamment pour faire valoir cette revendication.
A souligner que le département de Mme Nouria Benghebrit a prévu également une série de rencontres bilatérales avec les syndicats du secteur et les associations de parents d’élèves. Selon des syndicalistes invités à cette rencontre, il s’agit d’une réunion regroupant les différents syndicats et «aucune mention n’a été faite aux réunions bilatérales annoncées auparavant».
Il est attendu, en outre, de ces bilatérales des réponses de la tutelle aux autres doléances socioprofessionnelles, contenues dans les procès-verbaux des réunions précédentes signés en mars dernier. Il s’agit notamment de l’organisation d’un examen à la prochaine rentrée scolaire pour la promotion de 45.000 enseignants dans les trois cycles et le transfert systématique à d’autres postes pour les enseignants qui ne sont pas positionnés dans la grille actuelle.
Des engagements qui ont permis au secteur de connaître une rentrée scolaire apaisée, comme l’a souligné la ministre de l’Education nationale, qui s’est félicitée «du grand sens de responsabilité» dont ont fait preuve les dix syndicats lors de la dernière réunion avec la tutelle.
A rappeler également que le ministère a soumis, à la fin de l’année dernière, un projet de charte de l’éthique et de la stabilité dans le secteur de l’éducation.
Ce document, une fois enrichi et approuvé, devrait mettre fin aux interminables mouvements de protestation perturbant l’année scolaire. «Dans l’invitation que j’ai reçue, le projet de charte n’est pas à l’ordre du jour. En tout cas, la stabilité dans le secteur dépend de l’évolution des engagements du gouvernement. Sans révision du statut et sans amélioration des conditions de travail, cette charte ne saurait être appliquée», confie M. Meriane, d’où justement, la reprise de ce nouveau round de négociations avec la tutelle.
Salima Ettouahria