L’école publique produit certes mais la qualité laisse à désirer. Les réformes menées tambour battant par le ministère de l’Éducation nationale sont pointées du doigt. Achour Idir, du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), estime que le grand mal réside dans la primauté de l’administratif sur le pédagogique.
Notre interlocuteur explique que la confection des programmes ne répond pas aux règles pédagogiques et que le contenu obéit à des décisions politiques. Il ajoute ensuite que l’évaluation n’est pas menée selon des critères pédagogiques.
C’est ainsi qu’il annonce que la tutelle manipule souvent les résultats scolaires au lieu de donner les taux exacts. Mieux encore, le responsable du CLA pense que les taux de réussite, tous paliers confondus, ne reflètent point la réalité du terrain.
Il dira que le taux de réussite au cycle primaire, ex-6eme était de 100% l’année précédente alors qu’une année plus tard le taux d’échec pour le passage de la première année moyenne à la deuxième année a été de 70%. Une autre preuve et non des moindres : l’orientation.
Selon Achour Idir, le voeu des élèves n’a jamais été respecté. Un tel état de fait avait pour effet de précipiter l’échec scolaire de ce dernier (élève). La même voix indiquera qu’il a, à la faveur de l’actuel cursus scolaire, un manque d’une année de connaissances. Remédier à cet état de fait n’est pas chose ardue.
C’est ainsi qu’il a préconisé l’allégement des programmes mais surtout les emplois du temps qui sont insupportables pour les élèves. Comme il est question d’améliorer le contenu des programmes qui, selon lui, sont aujourd’hui caducs anachroniques avec tout ce qui se passe de par le monde. Sauf que pour lui, cette question n’est pas pour demain.
La raison est que cette question est liée à une décision politique. À quelques différences près, d’autres syndicats abondent dans le même sens estimant que la solution réside en le retour à l’ancien système, notamment dans le cycle primaire. C’est le cas du Conseil national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest).
Selon son chargé de communication, Messaoud Boudiba l’idée de prolongé le cursus scolaire d’une année de plus est la bien venu pour peu que le département de Benbouzid procède à l’allégement des programmes. Car, à ses dires, le programme actuel est surchargé, ce qui ne permettra pas une meilleure assimilation des cours. Il faut dire que cet état de fait n’est pas sans susciter la grogne des élèves mais aussi de leurs parents et des enseignants.
Pour le chargé de communication de l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) Messaoud Amraoui, ramener le cycle primaire à 6 ans est la procédure adéquate qui permettra, à coup sûr, une meilleure assimilation des cours. Notre interlocuteur dira que le cycle primaire est une étape essentielle dans le cursus scolaire, d’où l’importance de changer la donne.
Soulignons dans ce sillage que les enseignants sont unanimes à souligner que la situation actuelle n’est guère reluisante. Les résultats ne sont pas satisfaisants sur le plan de la qualité. « On a l’impression que la tutelle mise beaucoup plus sur les taux de réussites, autrement dit le langage des chiffres que sur la qualité de l’enseignement dispensé.
Celui-ci, et ce n’est jamais trop dire, laisse à désirer et nombre considérable, élèves trouvaient toutes les peines du monde pour suivre le plus normalement leur cursus. Et c’est valable sur tous les paliers», indiquera le responsable de l’Unpef. Et d’ajouter, en citant l’exemple du primaire, que le ministère table sur un réussite de 100% afin de remplir les places pédagogiques au niveau du cycle moyen.
L’Unpef est sereine : l’organisation par le ministère d’une deuxième cession dans ce palier est dictée par le seul soucie de combler le vide au niveau de ce palier. Sauf que ces doléances n’ont pas pu convaincre le ministère de l’Éducation nationale. Par la voix de son secrétaire général, Boubekeur Khaldi, ce dernier rejette en bloc les propositions des syndicalistes laissant ainsi les choses en l’état.
RETOUR AU CALME DANS LA CORRECTION DU BAC
La correction des épreuves du baccalauréat entame sa deuxième phase. Selon un enseignant correcteur, celle-ci se déroule dans la sérénité et le calme les plus absolus.
Ce qui n’était pas le cas pour la première étape où il a été constaté quelques perturbations au niveau de certains centres de correction, notamment à Bordj Bou Arrèridj. Rappelons qu’au niveau de ce centre, un arrêt de travail a été enregistré a cause de nonversement de rappel des enseignants promis part le ministère. Soulignons que les résultats seront proclamés au plus tard le 8 juillet prochain.
Pour ce qui est du taux de réussite attendu pour cette année, celui-ci serait de 70%. C’est là les estimations des syndicats autonomes mais aussi du département de Benbouzid.
Il convient de rappeler dans cette optique que l’année scolaire a connue une série de mouvements de protestations non sans paralyser les établissements scolaires durant presque un mois. Raison pour laquelle les sujets du bac ont été élaborés, de par le retard considérable enregistré dans l’avancement des programmes, sur les cours dispensés au cours du premier et deuxième semestre.
Amokrane Hamiche