Le président-directeur général d’Algérie Télécom, Moussa Benhamadi, était hier matin « L’invité de la rédaction » émission à grande audience de la radio Chaîne III animée par la journaliste Souhila Hachemi.
Au-delà de ce qui s’apparente à un exposé de « politique générale », que le P-DG a tenu en début d’émission en rappelant l’ambitieux projet de l’e-algérie à l’horizon 2013-2014, et la nécessité de donner du contenu algérien aux internautes pour que la démocratisation de l’accès à la Toile ait un sens dans notre pays, c’était sur « l’affaire Eepad » qu’était le plus attendu le premier manager d’Algérie Télécom.
L’affaire de ce provider privé qui doit des centaines de milliards de centimes à son fournisseur qui, d’échéancier en échéancier non respectés, a fini par interrompre ses fournitures à son client.
Une affaire d’une simplicité enfantine que s’évertuent à embrouiller certains milieux qui se découvrent des qualités de « redresseurs de torts » en se « réfugiant » derrière les 35 000 abonnés de l’Eepad sur lesquels se répercute évidemment la cessation de fournitures.
Ces mêmes milieux qui, pour crier plus fort, n’hésitent pas à gonfler le chiffre des abonnés, à affubler ces derniers du statut « d’otages », à vouloir faire croire que l’OMC fait de ce dossier sa priorité, à vouloir aussi faire croire que c’est la faute du gouvernement suite à sa décision unilatérale de baisser de 50% les tarifs d’accès, et que par là, c’est le retour au monopole de l’Etat qui est recherché et tutti quanti…
Ceci sans parler des rumeurs transformées en informations et annonçant inlassablement une succession de dates de reprise des activités de ce provider privé.
Des rumeurs qui agissent comme pour protéger le portefeuille de l’Eepad et éviter que ses clients, par désespoir de cause, n’aillent chez les concurrents.
Autant de procédés de mauvaise foi auxquels ont été ajoutées, suprême innovation, des formes de « grèves » inédites dans le monde comme celle de l’expression qui arrangent plutôt ceux qui n’ont rien à dire.
M. Benhamadi a répondu à tous ces points de désinformation au cours de l’émission d’hier.
Il a précisé que la dette de l’Eepad date d’avant la fameuse baisse de 50% des tarifs Internet et que, de toute façon, elle n’est pas le fait d’Algérie Télécom mais du gouvernement.
Ce qui clôt les tergiversations autour de la dette due à l’entreprise publique. Si dommages il y a, il faut voir du côté du gouvernement.
Ajoutons à cela qu’en admettant que cette baisse puisse être intégrée dans les moyens de défense du provider, elle n’efface pas pour autant la totalité de la dette.
Or, après deux échéanciers non respectés, il n’est à la connaissance de personne que l’Eepad ait proposé le moindre petit chèque qui aurait servi de preuve de sa bonne volonté à son fournisseur, voire à ses victimes de clients.
Quant à l’entrée d’Algérie Télécom dans le capital de l’Eepad comme solution de sauvetage, M. Benhamadi a précisé qu’un premier dossier présenté par cette entreprise privée a été rejeté par le conseil d’administration de l’entreprise publique le jugeant « sans intérêt économique ».
Il laisse cependant la porte ouverte à la présentation d’un second dossier, qu’il prend soin néanmoins de laisser toujours à l’appréciation et à la décision du conseil d’administration.
Comprendre que le conseil d’administration n’a pas trouvé son compte dans le premier dossier.
Tout simplement. S’agissant du procès d’intention autour de « l’objectif du retour au monopole », le PDG d’AT a rappelé qu’il existe plusieurs providers privés méconnus du grand public pour diverses raisons.
Pour notre part, nous avons consulté leur liste sur le portail des TIC en Algérie.
Celle-ci comporte 71 fournisseurs d’accès Internet en Algérie. Un chiffre qui se passe de commentaire.
Deux patrons, l’un privé, l’autre public, défendent âprement leur entreprise. Ce qui est de bonne guerre et les honore. Business is business.
Tout le bruitage alentour n’est que parasitage et manipulation. Donc douteux.
ZOUHIR MEBARKI