La situation épidémiologique liée à la propagation du coronavirus suscite déjà moult interrogations, notamment sur le pic épidémique et l’efficacité des vaccins disponibles en Algérie contre notamment le variant Delta.
Si l’augmentation rapide du nombre des cas de contamination constatée actuellement et au cours du mois de juillet dernier était prévisible, du point de vue de certains spécialistes et responsables du secteur sanitaire, du fait notamment le variant Delta était en circulation un mois avant, il n’en demeure pas moins pour le pic épidémique.
Dans un entretien accordé au quotidien El Watan, le Directeur général de l’Institut Pasteur d’Algérie, Dr Fawzi Derrar affirme que l’espace pratiquement d’un mois, le variant Delta repli-sente 92% des virus circulant (données du 3 août) après avoir été à 2,67% en juin dernier ».
Selon lui, « le variant Delta provoque une infection avec un R0 pouvant atteindre 8 (nombre d’infections secondaires au cas initial) ». Cela sous-entend qu’il s’agit d’un « variant qui remplace plus rapidement les autres variants, avec une capacité de transmission plus faible, et c’est ce qu’on a remarqué chez nous avec un remplacement quasi total des variants Alpha et Êta qui représentaient plus de 70% des cas il y a deux mois ».
S’agit-il d’un signe de décrue qui s’amorce ?
S’agissant de la situation épidémiologique, le DG de l’IPA affirme que l’Algérie enregistre actuellement « une stabilisation du nombre de cas, même si nous enregistrons toujours un nombre élevé de patients hospitalisés et même en réanimation ».
À ce propos, il souligne qu’il y a effectivement « une légère baisse de consultation pour la Covid-19 dans certaines des structures hospitalières ». Par conséquent, il pourrait bien s’agit d’un signe de décrue qui est en train de s’amorcer, a-t-il espéré.
Dans ce sens, l’intervenant ajoute que « nous nous attendons à une baisse des cas sévères dans les prochains jours ». S’agissant du pic épidémique, il précise que « si cette tendance se confirme, cela veut dire qu’on est en train de dépasser le pic progressivement ».
Cependant, il réitère que personne ne peut prévoir le pic épidémique qui intervient généralement lorsqu’il y a un grand nombre de contaminations, « même si des modèles de modélisation mathématique sont utilisés par certains pays pour essayer de prédite le pic ».
Tous les vaccins disponibles sont efficaces contre le variant Delta
Abordant la question de la vaccination, le Dr Derrar explique que cela est non seulement le seul moyen pour sauver des vies, mais aussi pour éviter l’apparition de variants plus dangereux dans les mois à venir.
Pour ce qui est de l’efficacité des vaccins disponibles en Algérie contre le variant Delta, le spécialiste n’a pas hésité à répondre par oui, affirmant que « les vaccins enregistrés par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et commercialisés en Algérie sont efficaces contre le SARS-C0V-2 et les nouvelles souches qui circulent ».
D’ailleurs, il souligne que « ces vaccins gardent effectivement leur efficacité sur le variant Delta », tout en citant des publications scientifiques rendues publiques récemment qui « font état de résultats satisfaisants sur l’efficacité des vaccins chinois Sinovac et Sinopharm et le vaccin russe Spoutnik V ».