TEXTILE – Les marques qui se fournissaient dans les usines qui se sont effondrées au Bangladesh négocient à Genève sur des indemnisations…
Marques et entrepreneurs qui se fournissaient auprès des usines Tazreen et Rana Plaza au Bangladesh discutent avec des représentants des travailleurs mercrei et jeudi à Genève des indemnisations à accorder aux victimes.
L’effondrement avait fait 1.129 morts
L’effondrement en avril du Rana Plaza, immeuble de neuf étages d’ateliers de confection dans la banlieue de Dacca, a fait 1.129 morts, et l’incendie de l’usine Tazreen en novembre dernier 110 morts.
Mercredi, les débats porteront sur les usines Tazreen, jeudi sur le Rana Plaza et sur la création d’un fonds de compensation pour le Bangladesh.
Ces discussions à huis-clos ont lieu à l’Organisation internationale du travail (OIT) qui reste neutre dans cette affaire, a précisé à l’AFP un porte-parole de l’organisation, Hans von Rohland.
Renforcement les inspections sur place
Il a souligné l’importance de la questions des indemnisations, et insisté sur le renforcement les inspections sur place.
Lors d’une réunion en avril dans les locaux d’IndustriALL (représentation des travailleurs du textile dans le monde), les grandes enseignes de distribution européennes C&A, KiK et El Corte Inglés avaient accepté de contribuer à un plan d’indemnisation de 5,7 millions de dollars (4,3 millions d’euros) pour les victimes de l’incendie chez Tazreen.
Les 5,7 millions sont «distribués aux victimes et aux familles des personnes décédées, par les employeurs au Bangladesh, les marques étrangères, le gouvernement, les associations d’employeurs du Bangladesh», a expliqué à l’AFP un porte-parole d’IndustriALL, Tom Grinter, précisant chacun des contributeurs apportait un pourcentage différent.
Jeudi, les discussions porteront sur l’effondrement du Rana Plaza sur la base d’un plan d’indemnisation élaboré par IndustriALL et ses affiliés bangladais à la suite de l’effondrement de l’usine Spectrum, en 2005. Ce modèle qui a le soutien de groupes internationaux de défense des droits des travailleurs constitue une pratique optimale de l’industrie en matière d’indemnisation.
L’indemnisation pourrait dépasser 71 millions de dollars
Dans le cas du Rana Plaza, IndustriALL estime qu’à long terme, l’indemnisation dépassera les 71 millions de dollars (54 millions d’euros).
L’action concernant l’indemnisation ne fait pas partie de l’Accord sur l’incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, et les entreprises signataires ne sont pas tenues de participer aux réunions de Genève sur les indemnisations.
«Nous appelons d’autres marques, dont Walmart, Benetton et Mango à prendre part aux négociations», indique l’organisation dans un communiqué.