Egypte: Obama appelle Morsi pour lui dire son inquiétude

Egypte: Obama appelle Morsi pour lui dire son inquiétude

Le président américain Barack Obama a appelé mardi son homologue égyptien Mohamed Morsi pour lui faire part de son inquiétude sur l’aggravation de la crise politique en Egypte, a annoncé à la presse un responsable de la Maison-Blanche.

Depuis la Tanzanie, troisième et ultime étape de sa tournée africaine en cours, le président américain a indiqué à M. Morsi que Washington était attaché «au processus démocratique en Egypte et ne soutenait aucun parti ou groupe», a ajouté ce responsable, qui ne s’est pas identifié nommément.



Le président américain «a souligné que la démocratie ne se limite pas aux élections. Il s’agit aussi de faire en sorte que les voix de tous les Egyptiens soient entendues et représentées par leur gouvernement, y compris les nombreux Egyptiens qui manifestent à travers le pays», a ensuite précisé la Maison-Blanche dans un communiqué

Mardi matin, la présidence égyptienne a rejeté l’ultimatum de 48 heures donné lundi par l’armée égyptienne au pouvoir pour «satisfaire les revendications» des opposants à M. Morsi qui manifestent en masse pour réclamer son départ. Il n’était pas précisé si M. Obama a appelé son homologue égyptien avant ou après cette annonce.

M. Obama avait déjà estimé lundi, lors d’une conférence de presse à Dar es Salaam, la capitale économique tanzanienne, que «même si M. Morsi a été élu démocratiquement, il faut faire plus pour créer les conditions dans lesquelles chacun a le sentiment que sa voix est entendue» en Egypte.

Lors de son appel téléphonique, «le président Obama a encouragé le président Morsi a prendre des mesures pour montrer qu’il répond à leurs inquiétudes (des manifestants) et souligné que la crise actuelle ne peut être résolue que par un processus politique», selon la Maison-Blanche.

«Il a réitéré sa conviction que tous les Egyptiens qui protestent doivent s’exprimer pacifiquement et a exhorté le président Morsi à clairement dire à ses partisans que toute forme de violence est inacceptable», a poursuivi la présidence américaine.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Mohammed Kamel Amr, a remis sa démission, a annoncé mardi l’agence de presse officielle Mena.

M. Amr est le plus important membre du cabinet à quitter le gouvernement, après la démission lundi de quatre ministres, dont celui du Tourisme, au lendemain de manifestations monstres réclamant le départ du président islamiste Mohamed Morsi.

Cette démission isole encore un peu plus M. Morsi, à qui l’armée a donné 48 heures pour satisfaire les «demandes du peuple» faute de quoi les militaires imposeraient une «feuille de route». La présidence a rejeté mardi martin cet ultimatum.