Le complexe sidérurgique d’El Hadjar, à Annaba, longtemps symbole des difficultés industrielles en Algérie, semble prêt à entamer une nouvelle ère. Une réunion stratégique s’est tenue ce lundi 21 avril 2025 au ministère de l’Industrie à Alger, en présence de cadres du complexe, de la Société nationale de sidérurgie (SNS, ex-Sider El Hadjar), ainsi que du ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb. L’ordre du jour : les offres d’investissement proposées par le conglomérat malaisien Lion Group.
Conduit par son PDG, William Nishang, le groupe malaisien affiche une ambition claire : développer un projet industriel d’envergure en Algérie, en s’appuyant sur les capacités existantes du site d’El Hadjar. Déjà en décembre 2024, une délégation du Lion Group avait visité la wilaya de Annaba pour évaluer les opportunités locales dans la sidérurgie et la métallurgie.
Un partenariat à haute valeur ajoutée pour El Hadjar
Les échanges entre les deux parties ont mis en lumière plusieurs projets, centrés principalement sur les industries de transformation du fer et de l’acier. Des segments qui correspondent parfaitement aux infrastructures existantes et aux compétences des 5 600 sidérurgistes que compte actuellement la SNS.
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Le ministre Ghrieb a rappelé que la relance d’El Hadjar est une priorité nationale, réaffirmant l’engagement de l’État à garantir un environnement favorable aux investissements étrangers. Il a insisté sur les efforts consentis pour simplifier les procédures administratives, améliorer la transparence et offrir des conditions de partenariat équilibrées.
Autre exigence affichée par la partie algérienne : l’utilisation de matières premières locales, combinée à la préservation des emplois existants. Un choix stratégique pour stimuler l’économie locale et renforcer la souveraineté industrielle.
William Nishang a exprimé « un vif intérêt pour un projet industriel structurant en Algérie » et s’est engagé à présenter « dans les plus brefs délais des offres concrètes », en concertation avec les experts techniques algériens. Cette initiative pourrait marquer un tournant pour El Hadjar, en lui offrant une seconde vie après des années de crise.
L’Algérie séduit aussi la Chine pour le solaire
Parallèlement à ces démarches dans le secteur de la sidérurgie, le ministère de l’Industrie a accueilli un autre acteur majeur de l’industrie mondiale : la société chinoise LONGi, spécialisée dans la fabrication de panneaux solaires. Conduite par son directeur général Jin James, la délégation chinoise a présenté ses ambitions d’investissement dans le domaine des énergies renouvelables.
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Un protocole d’accord devrait être signé d’ici la fin de la semaine entre LONGi et le groupe algérien Ilek, pour lancer un projet de partenariat local dans la fabrication de panneaux solaires. Une démarche qui s’inscrit dans la volonté algérienne de diversifier son économie et de favoriser l’intégration industrielle nationale.
Une politique industrielle en mutation
Ces deux rencontres illustrent la nouvelle dynamique économique voulue par les autorités algériennes : attirer des partenaires stratégiques, encourager l’investissement productif, valoriser les ressources locales et moderniser les infrastructures existantes. Le ministre Ghrieb l’a souligné : « L’Algérie est ouverte à tous les projets qui créent de la valeur, renforcent notre tissu industriel et assurent un développement durable. »