El-Oued enfin à l’abri des eaux usées

El-Oued enfin à l’abri des eaux usées

Le problème de la remontée des eaux usées qui a longtemps affecté les régions d’El-Oued et de Ouargla, et empoisonné la vie de leurs habitants, serait enfin définitivement réglé.

Cela a été rendu possible grâce aux grands projets de lutte contre ce phénomène, tout récemment réalisés par le secteur des ressources en eau.

«La capacité de traitement des eaux usées, en Algérie, qui n’était que de 98 millions de mètres cubes vers la fin des années 1990, est, aujourd’hui, passée à 650 millions, et sera portée à environ 1 milliard de m3 à l’horizon 2015», a affirmé, mercredi dernier à partir de la wilaya d’El-Oued, le ministre des Ressources en eaux, M. Abdelmalek Sellal, qui y avait effectué une visite de travail, en compagnie du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, ainsi que de la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah.

Cette visite, coïncidant avec l’organisation du premier séminaire national sur l’eau dans l’agriculture saharienne, a été une occasion pour les trois représentants du gouvernement pour insister sur l’utilisation rationnelle du liquide vital, non seulement à la consommation (eau potable), mais aussi et surtout à l’irrigation.

«L’utilisation rationnelle des eaux usées, une fois épurées, s’impose afin d’éviter de polluer les eaux souterraines», a souligné M. Sellal, qui a inspecté les différents projets réalisés ou en cours de réalisation à El-Oued, dont le projet de lutte contre la remontée des eaux dans la wilaya.

Ce mégaprojet totalisant une distance de 750 km linéaires, qui a coûté à l’Etat une enveloppe de plus de 31 milliards de DA, a été mis en service à la fin du premier trimestre 2010.

Ce projet permettra la récupération, le recyclage et le traitement des eaux usées et des surplus d’eaux en surface, au niveau des quatre STEP installées dans les communes de Kouinine, Hassani Abdelkrim, Sidi Aoun et Reguiba, avant d’être transférées vers l’exutoire de Chott El Halloufa. Le taux de raccordement du réseau d’assainissement à cet ouvrage est estimé à 36 % des réseaux de la wilaya d’El-Oued qui compte plus de 600.000 habitants. Concernant le taux de raccordement au réseau AEP, il est de 92 % à El Oued.

L’exploitation des eaux usées épurées à des fins d’irrigation fait de la région d’El-Oued aujourd’hui un pôle agricole d’excellence au niveau national : la production de la pomme de terre a atteint plus de 4 millions de tonnes/an.

En effet, le problème de l’eau en Algérie, selon M. Sellal, se pose moins en terme de quantité que de qualité : « Les régions sahariennes renferment un réservoir hydrique de près de 40 000 milliards de m3 d’eau, dont une quantité de 3 milliards est exploitée annuellement ». D’où l’intérêt que porte le département de l’Agriculture et du Développement rural à la relance de l’agriculture saharienne de sorte qu’elle contribuera à assurer la sécurité alimentaire du pays.

A ce titre, M. Benaïssa a indiqué que son secteur a fixé l’objectif de consacrer plus de 300 000 ha de terres agricoles dans le Sud à la céréaliculture.

A en croire les propos du ministre, l’agriculture saharienne connaîtra dans les quelques années à venir « un bond qualitatif (…) « .

60 milliards de dinars par an pour l’agriculture rurale

M. Benaïssa assurera, par ailleurs, que son département consacrera, durant le quinquennat 2010-2014, « 60 milliards de DA par année, pour la réalisation de 12.000 projets de proximité pour le développement rural ».

Dans le même ordre d’idées, M. Sellal a rappelé que plus de 65 % des ressources hydriques nationales sont, à présent, destinées à l’agriculture.

Concernant les projets futurs, le premier responsable des ressources en eau a rappelé l’engagement des pouvoirs publics pour la réalisation, dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, de 19 barrages à travers le territoire national, dont trois ont été déjà retenus dans les régions de Djerda (Souk Ahras), Djediouya (Relizane) et Souk Tleta (Tizi Ouzou).

F. A.