« El Para » et Hassan Hattab veulent lutter contre Daesh

« El Para » et Hassan Hattab veulent lutter contre Daesh

La déferlante Daech dans plusieurs pays du monde relance la question de la sécurité mondiale et la nécessité de la coordination des efforts de la communauté internationale en matière de lutte antiterroriste.

Les deux chefs terroristes détenus dans des lieux secrets, Amari Saïfi, alias « El Para », ancien « émir » au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC devenu AQMI), et Hassan Hattab, alias « Abou Haydara » ancien « émir » national de cette organisation terroriste, tentent de bénéficier d’un assouplissement de leur détention en s’investissant dans le débat portant sur la façon de lutter contre l’Etat islamique (EI) appelé Daech. « Repentir » ou « manipulation » ?

Ces deux anciens chefs terroristes auraient, à en croire une source crédible, exprimé à partir de leurs lieux de détention leur volonté d’aider les autorités à lutter contre Daech, proposant leur « expérience » dans les maquis et leur « influence » sur des terroristes toujours en activité.

On ne sait pas si « El Para » et Hassan Hattab sont animés de « bonne volonté » ou s’ils tentent d’obtenir un « allégement » de leurs peines dans un éventuel procès ou encore s’ils souhaitent aider Al Qaïda contre Daech. Ces deux « ex-émirs » peuvent lancer un appel à leurs anciens acolytes pour ne pas rallier Daech et pour se rendre aux autorités.

Les autorités n’accordent pas beaucoup d’intérêt pour le moment à la proposition d’« El Para » et de Hassan Hattab. La dernière hypothèse est très peu probable puisque l’actuel « émir » national d’AQMI, Droukdel, alias « Abou Mossaâb Abdelouadoud », est l’ennemi de Hassan Hattab.

Des observateurs de la scène sécuritaire écartent l’éventualité d’une aide de Hassan Hattab pour son successeur à la tête d’AQMI qui l’avait condamné à mort dans les années 2000.

L’Algérie, qui a établi un plan efficace contre le terrorisme, ne semble pas être dans le besoin d’aide de ces deux anciens du GSPC pour faire face à Daech, à AQMI, ou à une autre organisation terroriste.

Pour rappel, « El Para », auteur du kidnapping de dizaines de ressortissants étrangers dans le Sud algérien pour exiger des rançons, et de plusieurs attentats terroristes ciblant l’Armée nationale populaire (ANP), avait été extradé du Tchad vers l’Algérie.

Hassan Hattab, quant à lui, s’était rendu aux autorités, fuyant « Abou Mossaâb Abdelouadoud ». Par ailleurs, l’Algérie est directement concernée par la lutte contre Daech qui possède des camps d’entraînement à ses frontières, en Libye.

Le pays, qui compte parmi ceux ayant le moins de terroristes au sein de Daech, avec « seulement » 100 éléments, selon Abdelkader Messahel, est néanmoins directement menacé par cette organisation terroriste. La raison de l’acharnement attendu de Daech sur l’Algérie est d’abord la « rancune » des terroristes qui n’ont pas pu remporter une victoire militaire dans le pays dans les années 1990.

Les organisations terroristes, se croyant « plus fortes que jamais », tenteraient de prendre une « revanche » sur les militaires, les forces de sécurité et le peuple algérien. Pas seulement, puisque l’Algérie peut être ciblée comme étant un pivot dans la lutte contre le terrorisme aux plans régional et international.

L’Algérie aide la Tunisie à faire face au terrorisme et milite pour une solution pacifique et politique en Libye. Aider la Tunisie et trouver une solution pacifique et politique en Libye n’aide pas Daech, qui ne peut survivre dans un pays uni et stable, mais qui profite du chaos et de l’instabilité pour installer ses camps et occuper des territoires.

Affaiblir l’Algérie est donc prioritaire pour l’organisation Daech pour s’imposer dans la région. Autre aspect d’importance, celui de la « rivalité » existante entre Daech et Al Qaïda. AQMI n’admet pas le fait d’être dépassée par Daech.

Ces deux organisations terroristes tentent de multiplier les attentats terroristes, chacune de son coté, pour attirer le maximum d’extrémistes et renforcer leurs effectifs.

Cette « rivalité » explique probablement l’attaque perpétrée par « El Mourabitoune », organisation terroriste qui a fait allégeance à Al Qaïda, contre l’hôtel Radisson à Bamako (Mali). Par cette attaque, Al Qaïda tente de ne pas se faire dépasser par Daech qui a revendiqué les attentats de Paris. L’effet médiatique est recherché par les deux organisations.