SAIDA- Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a assuré mercredi, depuis la wilaya de Saïda, que l’Algérie abordait une année électorale « qui mettra en avant la classe politique », appelée à privilégier le « dialogue sérieux » à la « surenchère ».
M. Sellal a précisé, dans une déclaration à la presse en marge de sa visite de travail dans cette wilaya, que l’Algérie « aborde une année électorale qui mettra en avant en premier lieu la classe politique, le rôle du gouvernement, s’y résumant à la préparation matérielle et à l’organisation ».
Il a, en outre, exprimé le voeu de voir les prochaines élections législatives et locales être « un espace de dialogue sérieux sur les grandes questions de la nation et les dossiers prioritaires plutôt qu’un moment de surenchère, de man£uvre et de désinformation ».
« Nous voulons un débat politique et non un débat politicien », a-t-il souligné.
Le Premier ministre a soutenu que dans le cadre de « la grande avancée politique qu’a connu dernièrement le pays, avec la nouvelle Constitution, le peuple a tranché des questions comme l’identité et la réconciliation. Il a également opté souverainement pour les choix de l’actuel mandat présidentiel ».
Pour rappel, le gouvernement algérien a élaboré un projet de loi relatif au régime électoral et un projet de loi organique relatif à la Haute instance de surveillance des élections, tous les deux adoptés en juin dernier par le Parlement, afin de « réunir toutes les garanties pour assurer une opération électorale intègre en adéquation avec les critères démocratiques ».
La loi organique relative au régime électoral vise à « mettre en place un cadre juridique clair et transparent régissant les opérations électorales » à travers « la révision de la loi organique relative au régime électoral de 2012 ».
En outre, les nouvelles dispositions introduites par la Constitution de 2016 révisée, permettent « la mise à disposition des listes électorales au profit des candidats, des partis politiques en lice et des électeurs ».
Le texte est venu « préserver les acquis démocratiques de la loi en vigueur », notamment en ce qui concerne le droit pour les représentants des candidats de contrôler les opérations de vote à toutes les étapes et de cosigner dans les procès-verbaux de dépouillement des bulletins dans les bureaux de vote toutes leurs observations ou contestations.
La loi organique portant création de la Haute instance indépendante de surveillance des élections prévoit, quant à elle, des dispositions visant « la consécration de l’indépendance de cette haute instance, sa neutralité et sa nature de représentativité à travers une série de mesures comme la nature juridique dont elle jouit et qui lui confère une indépendance totale dans la gestion ainsi que son autonomie financière ».
Le texte stipule que cette haute instance, composée par 410 membres dont la moitié sont des magistrats, soit présidée par une personnalité nationale, nommée par le Président de la République, après consultation des partis politiques.
Le texte prévoit également que des représentants de toutes les wilayas et de la communauté nationale à l’étranger doivent être présents.
La haute instance jouit, par ailleurs, de larges prérogatives pour veiller au déroulement légal de l’opération de dépouillement et au droit des candidats d’inscrire au procès verbal de dépouillement toute contestation ainsi que leur droit d’obtenir une copie du procès verbal du dépouillement.
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait souligné que ces nouveaux textes « reflètent l’esprit et la lettre de la Constitution révisée, qui est elle-même le fruit d’une large consultation de la classe politique et de la société civile du pays ».
Le chef de l’Etat avait exprimé l’espoir que ces nouvelles règles électorales ainsi que la Haute Instance indépendante chargée de surveiller les élections, « seront de nature à introduire davantage de transparence et de sérénité dans les échéances électorales à venir, et notamment au sein de la classe politique ».