Le parti ne manque pas d’agilité en misant gros cette fois tout en mettant à son profit la conjoncture politique actuelle marquée par le retour en force de Ouyahia.
C’est parti pour les locales après une vacance et une léthargie politiques qui ont duré tout un trimestre, celui de la saison estivale. Les formations ayant pour habitude d’animer l’ambiance électorale, aiguisent leurs armes et ne dissimulent pas leurs appétits en se préparant activement à la course électorale devant avoir lieu le 23 novembre de l’année en cours.
Le Parti de Ouyahia a peaufiné ses manoeuvres rentrant dans le cadre de ses orientations pour affronter cette bataille dans laquelle tous les coups sont permis. Anticipant les événements, le Rassemblement national démocratique d’Oran s’est fixé le rendez-vous final pour la journée du 31 août afin de clôturer la collecte des dossiers de candidature.
Ce parti, rodé dans de pareilles élections, a, seulement dans la commune d’Oran procédé à l’ouverture de pas moins de 20 bureaux dont les permanenciers sont chargés, outre la réception des dossiers des postulants, d’étudier et de trancher les cas des candidatures devant figurer dans les listes du parti. La même stratégie est observée dans le reste des 25 communes. Si les coordinations communales auront la lourde mission de désigner souverainement les candidats municipaux à présenter, la coordination de wilaya assume la prise en charge de la liste APW en la confectionnant.
Le RND d’Oran n’est pas resté les bras ballants malgré sa défaite lors des législatives du mois de mai de l’année en cours. Guidé par le très choyé sénateur Abdelhak Kazitani, le parti de Ouyahia compte surprendre cette fois-ci en tirant sa revanche ne serait-ce que le vieux parti qui est sorti vainqueur lors des élections du printemps dernier en se taillant la majeure partie des sièges parlementaires, à savoir 15 députés.
Les locales sont dissemblables des législatives, d’où la velléité du parti quant à en découdre cette fois-ci en mobilisant l’ensemble de ses moyens, humains et matériels.
Le parti ne manque pas de cette finesse en misant gros cette fois-ci tout en mettant à son profit la conjoncture politique actuelle marquée par le retour en force du chef de file guidant le gouvernement. D’autant que Ahmed Ouyahia jouit dans une grande aura à Oran.
Ce n’est pas tout. Si le RND d’Oran n’est pas amplement représenté à l’Assemblée populaire nationale, il l’est toutefois au gouvernement dont sa composante comporte deux ministres «offerts» par cette wilaya constituant un important réservoir électoral estimé à plus d’un million de votants représentant 2/3 de la population globale d’Oran. Il s’agit du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, et du ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki. Ces deux figures de proue de l’activisme politique local, s’alliant inconditionnellement à Kazitani Abdelhak, le sénateur local, sauront guider la baraque lors de la campagne de persuasion des électeurs, tout comme ils ont agi lors des dernières législatives.
A la faveur de la réunion de tous ces éléments, le RND est, dans sa politique électorale, fin prêt pour se lancer dans une course dans laquelle aucune défection n’est permise, en la menant tambour battant.
Le Front de Libération nationale, cette formation de grosse cylindrée n’est pas en reste en se préparant d’ores et déjà à la course électorale. Ce parti, comptant essentiellement sur ses militants ne compte pas rechigner ni baisser les bras en misant gros pour rééditer le remake du scénario du 4 mai, gagner le maximum d’APC. Cette finalité recherchée est motivée par le nouveau Code communal qui stipule que le maire élu statue, lui et le parti qu’il représente, sur l’avenir de l’APC pour laquelle il est élu. C’est donc cet idéal qui hante les esprits des responsables locaux et hiérarchiques de l’ex-parti unique, siéger vaille que vaille dans le plus grand nombre de municipalités.
Dans le but d’atteindre un tel objectif, le parti du Front de Libération nationale, malgré la petite zizanie marquant sa base locale, sera du lot des formations politiques devant réanimer l’ambiance électorale tout en jouant nécessairement les rôles de premier ordre. D’ailleurs, une telle vision des choses est déjà perceptible sur le terrain.
Le parti a scindé ses troupes en trois fractions «homogènes» représentées par trois mouhafadhas.
La première, établie dans la commune d’Oran, est guidée par l’ex-ministre chargé des Relations entre le gouvernement et le Parlement, Khalil Mahi. C’est d’ailleurs ce cadre qui a guidé les dernières élections parlementaires dans lesquelles le parti a été couronné par 15 sièges représentant la wilaya d’Oran à l’Assemblée populaire nationale, l’Apn.
La deuxième mouhafadha est établie dans le sud-ouest d’Oran, très précisément dans la daïra d’Es Senia. Et la troisième représente la partie est de la wilaya en l’établissant dans la daïra d’Arzew. Ce faisant, l’automne électoral du mois de novembre de l’année en cours s’annonce d’ores et déjà plein d’événements…surprenants, mais aussi tout au moins…fâcheux vu que des partis d’opposition, hormis le Front des forces socialistes, risquent de ne pas prendre part à ces élections, à ces élections, faute de représentations organiques dans la wilaya aux composantes politiques et idéologique, le moins que l’on puisse dire, disparates.