La direction du FFS a choisi de participer aux élections locales prévues pour le 27 novembre prochain. Une décision que la base militante du parti ne digère apparemment pas. Plus qu’un mécontentement, la participation du plus vieux parti de l’opposition en Algérie au prochain scrutin a suscité une véritable fronde au sein de ses sections régionales.
À l’issue de la réunion d’une session extraordinaire de son Conseil National, le FFS a déclaré que les élections locales sont une « opportunité de prendre le pouvoir local ». Le communiqué du parti n’a pas manqué de précisé qu’il va prendre part au scrutin, faisant fi de la réticence d’un grand nombre de ses militants.
Un rejet instantané, une fronde dangereuse
Il s’agit d’une véritable fronde qui déchire les rangs du FFS. Le parti, fortement implanté en Kabylie, doit faire face au réflexe du boycott qui caractérise cette population. Un réflexe qui a été dopé par la « politique du tout sécuritaire » menée par les autorités, ce qui constitue d’ailleurs le premier argument mis en avant par ceux qui prônent le boycott, et ils sont légion.
Dans la wilaya de Béjaia notamment, les communiqués des sections régionales pleuvent. Une véritable rébellion contre de la direction centrale. Un éniéme déchirement au sein du FFS. Les derniers en date sont les militants de la Section FFS d’Amizour. Dans un communiqué paru avant-hier, ils affirment que « la Révolution Populaire en cours depuis Février 2019 a modifié fondamentalement la situation politique du pays » et que de ce fait, ils estiment que « la participation aux élections locales prochaines n’est ni opportune, ni utile ».
Les militants d’Amizour ne sont pas les seuls à se rebeller. La fronde a été menée par la section d’Aokas. Cette dernière a publié un communiqué incendiaire, le 18 septembre, soit une semaine après l’annonce de la participation du parti. Dans leur communiqué, les militants du FFS d’Aokas affirment leur soutien indéfectible au détenu « Ikni Djamel », et remettent en cause la « décision prise de manière unilatérale » par la direction. Le communiqué appelle ensuite à un « boycott massif et actif » des prochaines élections.
Le FFS pourra-t-il convaincre sa base ?
Outre Aokas, Akbou aussi prend ses distances vis-à-vis de la décision de la direction du parti. Dans un communiqué paru le 13 septembre, les Militants Akbouciens du FFS n’hésitent pas à dire que « la direction du parti est à la solde du régime ». Le FFS d’Akbou a également appelé les citoyens à « boycotter massivement » les locales du 27 novembre prochain.
Les communiqués n’en finissent pas. Après Akbou et Aokas, viennent ceux des sections d’El Kseur et de Oued Ghir. Les deux fiefs du FFS à Béjaia affichent leur mécontentement, et décident de rompre avec la décision de leur direction. Le communiqué de la section d’El Kseur indique qu’il est « inconcevable, voire meme impensable de soutenir la décision liminaire de la direction du FFS ». Les militants ajoutent que la section « n’a délégué personne ni pour établir une liste ni pour recueillir des signatures« .
La section de Oued Ghir quant à elle a indiqué, via un long communiqué, que « nous militants et militantes du FFS de la section Oued Ghir, rejettons et refusons de s’inscrire dans la démarche prise par le pseudi conseil national ». Ce déchainement d’appels au boycott, et de rejet de la décision de la direction du FFS, constitue un véritable défi auquel les futurs élus du FFS dans la région devront faire face.